Samedi 6 novembre, plusieurs centaines de personnes ont défilé dans les rues de la ville contre l'installation de l'usine Satys. Leur crainte : les pollutions d'une entreprise, qui produira de la peinture pour l'aéronautique.
De nombreux habitants ont défilé dans les rues de Marignane ce matin pour protester contre la construction d'une nouvelle usine.
"Stop aux usines chimiques, non à nos vies sacrifiées" pouvait-on lire sur la banderole en tête de cortège. Derrière, des familles avec de jeunes enfants scandant "Non à Satys".
Un site classé Seveso
Satys c'est le nom de la future usine qui doit être construite dans la zone d'activité des Florides, à côté du site d'Airbus. Pour sa production de peinture aéronautique, l'entreprise utilisera du chrome VI, considéré comme cancérigène, et de l'acide chlorhydrique.
Le site est classé Seveso, il présente donc des risques d'accidents industriels majeurs (explosion, incendie, pollution). Il est cependant classé en seuil bas.
Risques industriels
"Je veux finir mes jours tranquillement à Marignane et protéger mes petits enfants, s'alarme une retraitée en tête du cortège. Tout ce qui va se dégager des cheminées va nous empoisonner la vie."
En pleine COP26 de Glasgow (Écosse), partout dans le monde les jeunes descendent dans la rue pour le climat. À Marignane aussi, la jeunesse proteste pour protéger l'environnement et leur santé.
"Il y a déjà trop d'usines, ça pollue trop", résume Clémence, une adolescente venue manifester avec sa grande soeur.
Justine Giordano de l'Association Respire 13 est plus diserte. "L'usine est à moins de 150 mètres d'une crèche d'entreprise et à moins de 300 mètres des premières habitations." Pour elle une seule solution : l'abandon du projet.
On en a ras-le-bol d'être les sacrifiés du pourtour de l'étang de Berre. Ce cocktail de pollution chimique, ça suffit.
Une zone déjà polluée
En France, la zone de Fos-Etang de Berre concentre le plus d'industries, avec une forte pollution de l'air. Alors, pour les manifestants, c'est l'usine de trop. "On se bat pour nos enfants, explique Christophe venu manifester en famille, ce sont eux qui vont respirer toute cette pollution. "
Le futur site de l'usine est pour le moment un terrain en friche. " Je travaille pour qu'admnistrativement ça ne se fasse pas", annonce sans plus de précision Eric Le Dissès maire de Marignane , venu participer au défilé.
La région Paca compte aujourd'hui 92 établissements classés Seveso dont 55 sont en risque haut.
Encore marqués par l'incendie de l'usine Lubrizol surevenu à Rouen en septembre 2021, les manifestants ne veulent pas d'une nouvelle usine à proximité.
Les centaines de riverains attendent désormais les résultats de l'enquête publique ordonnée par le tribunal administratif. La décision sera rendue la semaine prochaine, elle n'est cependant pas contraignante.