Les habitants de l’immeuble, situé au 37 de la rue Nau, à Marseille (6e) sont inquiets. Les murs se fissurent, l’humidité s’infiltre et les questions restent sans réponse. Un peu plus de deux mois aprés le drame de la rue d'Aubagne, la psychose se répend. Comme les fissures.
C’est un immeuble comme le quartier de Notre-dame-du-Mont en compte par centaines. Petit, sans plus de trois étages et qui cache derrière lui une charmante petite cour. Voilà pour la carte postale mais chez Marie la réalité est bien différente.
Cette jeune femme qui vit au rez-de-chaussée du 37 de la rue Nau regarde les murs de son appartement avec angoisse. "Il y a des fissures partout, je vais vous faire visiter, nous annonce la locataire". Visite guidée dans un appartement où la menace est omniprésente.
Direction la cave. Elle est en dessous de la chambre de Marie et les murs sont attaqués, rongés de partout. "Les poutres sont attaquées par l’humidité", décrit Marie.
"Il y a des champignons blancs partout et les murs sont atteints. Quand on touche ça s’effrite, d’ailleurs je n’ose plus toucher car c’est immédiatement de la poudre que l’on a dans les mains. Il y a des infiltrations d’eau. On est très inquiets car on voit que ça s’aggrave. De semaine en semaine, ça tombe de plus en plus. Le sol gonfle et dégonfle en permanence. Oui, on a peur."
"Depuis un mois, on a du mal à dormir"
Pablo habite avec sa femme au second. Son appartement est dans le même état. Il lâche : "C’est sûr, ça va s’effondrer !" quand dans la cour intérieur il nous montre cette fissure qui barre le mur et monte jusqu’à atteindre l’immeuble voisin.Mardi dernier les pompiers alertés par Marie ont ordonné aux habitants de l’immeuble de sortir. Des ingénieurs de la Ville de Marseille sont venus avant de donner leur feu vert pour que tout le monde réintègre son appartement.Depuis un mois on a du mal à dormir. Ça fait deux fois que je dis à ma copine que l’on doit sortir car on entend que ça craque.
Un expert judiciaire doit à son tour se rendre sur place. Les habitants expliquent ne pas comprendre pourquoi un arrêté de péril imminent n'est pas pris face à l'aggravation de la situation. Il y en avait bien un mais c'était en octobre 2016.
Le drame de la rue d’Aubagne, Marie a les images en tête et n’hésite pas à faire le lien. "Bien sûr que l’on a tous peur de ça. Chez nous aussi le sol est fragile et on est obligés d’y penser. On se sent dans la même situation. Surtout que de nouvelles fissures apparaissent tous les jours en ce moment."