Un homme de 31 ans a été interpellé mardi pour escroquerie à Marseille. En 4 ans il aurait rédigé 300 constats à l'amiable, pour s'enrichir avec l'aide de complices. "La loi des séries", aurait-il expliqué aux enquêteurs.
Le 23 avril à Marseille, un homme a été interpellé pour des faits d'escroquerie : entre 2015 et 2019, il se serait présenté comme responsable de 300 accidents en signant des contrats à l'amiable. Il aurait arnaqué ainsi 16 compagnies d'assurance, selon une information de La Provence, confirmée par une source policière. Le préjudice pour les assurances s'élève à 400.000€.
"Une loi des séries", "la faute à pas de chance", se justifie l'homme de 31 ans devant les enquêteurs : il l'affirme, il est bien à l'origine de ces accidents.
"Une loi des séries"
Bien sûr, pour que l'arnaque soit lucrative, l'homme avait des complices. Qui ont permis de comprendre aux enquêteurs le mode opératoire du faux chauffard. 91 personnes ont été interrogées par la brigade de répression des atteintes frauduleuses de la sûreté départementale, saisie par le parquet après une plainte de Groupama, qui s'inquiétait d'une dizaine de faux constats.Le malfaiteur avait plusieurs modes opératoires. Le plus souvent, il allait rencontrer des personnes –proches ou inconnues- et proposait de remplir un faux constat à l'amiable en se déclarant comme tiers responsable. Il leur proposait d'effectuer les réparations dans un garage ami, qui surfacturait une réfection souvent fictive. Il proposait ensuite à ces personnes de se partager la somme remboursée par l'assurance.
Parfois, il s'adressait à des personnes dont les voitures avaient besoin de réparations. Avec cette arnaque, c'est l'assurance qui payait.
D'autre fois, l'escroc provoquait volontairement de petits accidents et orientait les victimes vers les garages complices.
Il changeait d'assurance et de voiture
Pour que l'arnaque dure aussi longtemps, il aurait utilisé les immatriculations des personnes de sa famille ou de ses anciens employeurs.A force de recevoir des malus, il lui a fallu changer d'assurance, plusieurs fois. Les entreprises demandaient un relevé de situation, pour vérifier ses antécédents. Il les falsifiait et gommait les malus.
L'homme a finalement été interpellé, avec son ex-compagne et deux garagistes du 3e arrondissement de Marseille. L'ex-compagne a avoué avoir fait de faux constats "sous la contrainte". Le premier garagiste a admis qu'il connaissait le coupable présumé mais a déclaré qu'il le pensait spécialiste en assurances.
Le deuxième garagiste était en prison au moment des faits, la gestion du garage en son absence est analysée par les enquêteurs.
Le coupable présumé avait déjà été condamné pour des faits d'escroquerie. Il a été déféré jeudi avec le premier garagiste, lui aussi connu des services de police.