Une dizaine de bateaux de pêche a accosté vendredi matin, dans le Vieux-Port. Les marins-pêcheurs dénoncent une directive de la Commission européenne qui leur interdit la pêche de fonds dans les aires protégées. Une décision prise selon eux sans concertation avec les professionnels et qui menacerait leur activité.
Ils sont décidés à faire des remous. Une dizaine de professionnels de la pêche a débarqué vendredi matin sur le Vieux-Port de Marseille. Fileyeurs, oursiniers et autres palangriers ont accosté pour dénoncer le plan d'action de l'Union Européenne.
L'institution vise la protection de 30 % des mers d'Europe d'ici 2030. Parmi les mesures envisagées, l'interdiction de la pêche de fond, dans les aires marines protégées.
Une mesure environnementale qui inquiète les marins-pêcheurs. Ils craignent des conséquences socio-économiques pour les 600 entreprises de pêche professionnelles en France.
Hélène Vani est elle-même marin-pêcheur. Elle dénonce un "étranglement" : "La pêche française est mise à mal. Nous aussi on vécu le Covid, l'augmentation du carburant et des charges sociales... Et on ne peut pas augmenter les tarifs. Les gens n’ont pas les moyens", s'indigne-t-elle.
"On n'a pas attendu les écolos pour savoir qu'il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis. Les pêcheurs ciblent des zones différentes, des poissons différents, avec du matériel différent", ajoute-t-elle. "Si demain les accès sont fermés, nous allons tous être dans les mêmes zones, et là, la ressource sera en danger", précise Hélène Vani.
Aujourd'hui, 7.4 % de la superficie de la mer Méditerranée recouvrent des aires marines protégées.