Depuis le début de cette affaire, l'enquête a progressé et un lien de parenté a été établi entre cette policière de la division nord et son père, agent de police municipale à Marseille.
L'affaire des centaines de PV distribués dans une seule rue de Marseille, impasse des Olivettes dans le 4ᵉ arrondissement, était déjà digne d'un film. Mais un nouveau rebondissement la fait basculer dans le rocambolesque. Hervé Street, le principal plaignant, assure avoir été informé, mardi 17 septembre, d'une procédure mise en place à l'encontre d'un policier municipal de Marseille qui porte le même nom que la policière, elle, travaillant à la division nord et sur qui l'IGPN est en train de mener une enquête.
Une procédure disciplinaire en cours
"Il y avait des rumeurs dans le quartier qui disaient qu'elle avait un parent dans la police municipale, on ne savait pas si c'était un frère ou une sœur, un cousin, un oncle etc., mais on ne prêtait pas attention, puisque la majorité des PV étaient du fait du seul et même agent verbalisateur", affirme à France 3 Provence-Alpes, Hervé Street, habitant de l'impasse et principale victime de ces PV, 56 en moins de deux ans.
Ce mardi, il explique avoir été informé qu'une procédure disciplinaire était en cours contre un agent de police municipal de Marseille, qui aurait, lui aussi, abusé de son droit à dresser des PV.
Et le lien a été fait avec sa voisine, policière à la division nord, selon lui. "Ils portent le même nom de famille, et après vérification, on s'est rendu compte qu'effectivement son numéro de matricule revenait souvent dans les PV des habitants du quartier, elle a un matricule de police nationale à huit chiffres et lui, à la police municipale, son matricule comporte quatre chiffres", détaille Hervé Street, et comble de l'ironie, "ils verbalisaient ensemble le même jour les mêmes personnes et pas forcément pour les mêmes motifs".
"Il a demandé une vendetta"
Mais au-delà du lien fait entre le père et la fille, après que l'affaire a été médiatisée, et que l'IGPN commence son travail d'enquête, le père de la policière aurait essayé de "venger sa fille" en demandant à ses collègues de travail de prendre le relais et d'aller, eux aussi, verbaliser " le C... avec son camion qui fait C...", rapporte Hervé Street.
"C'était la semaine dernière, il est allé voir ses collègues et leur a demandé de faire une vendetta, contre moi, mais il est tombé sur agents qui ont refusé de faire le sale boulot, et ont ébruité l'affaire", indique Hervé Street. Et bizarrement, depuis que l'affaire est médiatisée, les PV se sont stoppés net.
Pétition contre pétition
Un comité de soutien de la policière s'est monté dans le quartier tout comme celui des personnes verbalisées et chacun y va de sa pétition pour assurer le soutien. Ce mercredi matin, une personne se présentant comme une habitante, prénommée Florence, est venue à la rencontre d'Hervé Street en pleine interview avec un journaliste de France Bleu Provence.
"Cette personne a assuré qu'elle connaissait bien la policière en question et qu'il n'y a pas d'acharnement", précise Hervé. Elle lui a même suggéré d'essayer de rencontrer la policière avec un "médiateur pour apaiser la situation, ce que j'ai accepté, je ne suis pas un belliqueux et si on peut crever l'abcès et en parler, ce serait mieux pour tout le monde. Je me demande si cette personne qui est venue est vraiment une habitante ou la policière en question qui a voulu tenter une première approche pour discuter", s'interroge Hervé Street.
Contacté, Yannick Ohanessian, élu en charge de la police municipale à Marseille n'a pas encore répondu à nos sollicitations. De son côté, une source policière à la ville confirme qu'une procédure est en cours concernant le père de la policière, mais nuance la notion d'acharnement.