"C'est du harcèlement", "56 contraventions en deux ans", "pour des motifs fantaisistes", une policière inondait de PV son voisinage

Hervé Street, est entrepreneur marseillais spécialisé dans le transport. Sa voisine est policière, et visiblement n'apprécie pas qu'il se gare dans l'impasse où ils habitent. Depuis 2022, il a reçu plus de 56 PV du même agent verbalisateur, tout comme ses voisins. Il a saisi l'IGPN à plusieurs reprises sans suite, mais depuis ce jeudi 5 septembre une enquête interne est en cours.

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C'est une histoire insolite pour les lecteurs, moins pour celui qui la vit. Hervé Street, entrepreneur marseillais spécialisé dans le transport, comptabilise près de 56 PV d'une même policière en moins de deux ans, impasse des olivettes, dans le 4ᵉ arrondissement de Marseille.

Après une minutieuse enquête, il se trouve que cette fonctionnaire est aussi sa voisine. Selon, lui, elle n'hésite pas à mettre des contraventions, "très tôt le matin, et très tard le soir, sans être vue". Depuis ce jeudi 5 septembre, en réponse à ces accusations, une enquête interne a été ouverte pour examiner les circonstances entourant ces contraventions. Les autorités cherchent à déterminer si la policière a agi dans le cadre de ses fonctions ou si elle a abusé de son pouvoir.

Une impasse et une pluie de contraventions

Lorsqu'on lui demande de raconter cette histoire, Hervé Street, commence par énumérer les chiffres du matricule de son bourreau, l'agent verbalisateur numéro 6.... vous ne saurez pas la suite... mais lui la connaît par cœur, tout comme les nombreux voisins concernés par cet acharnement policier.

La fonctionnaire est accusée d'avoir inondé ses voisins de contraventions, suscitant l'incompréhension et l'indignation au sein du quartier de l'impasse des olivettes, dans le 4ᵉ arrondissement de Marseille. Selon les témoignages recueillis, cette agente de police, qui réside dans la même rue que ses victimes, aurait utilisé son statut pour dresser un nombre alarmant de procès-verbaux à l'encontre de ses voisins. 

Conflit de voisinage ? Hervé Street s'en défend, "on ne la connaît pas, on ne lui parle pas, on l'a juste aperçue un jour de loin".

Stationnement anarchique ? L'entrepreneur réfute tout autant, selon lui, il "est irréprochable, tout comme ses voisins à qui il est arrivé la même chose". Il en veut pour preuve, d'autres policiers du quartier, qui seraient tout aussi surpris du nombre de contraventions distribuées par leur collègue, "l'un d'entre eux a même tenté d'apaiser la situation, en allant lui parler, elle aurait refusé toute discussion".

Les contraventions, qui concernaient principalement des infractions mineures comme le stationnement gênant, se seraient accumulées à un rythme inquiétant. Hervé Street affirme même avoir reçu "plusieurs amendes en l'espace d'une seule et même journée pour deux motifs différents", ou pire des stationnements lui sont reprochés alors que "son véhicule n'était même pas garé au moment du PV, les traceurs GPS attestant que son véhicule était ailleurs". Cette accumulation d'évènements a engendré un sentiment de harcèlement.

Autant d'acharnement, "c'est du harcèlement", estiment Hervé street et ses voisins.

""Elle a même verbalisé, il y a quelques mois, le camion-benne des éboueurs"

La pluie de contraventions débute en 2022, date à laquelle les voisins présument de l'arrivée de la policière dans le quartier. "Elle a même verbalisé, il y a quelques mois le camion-benne des éboueurs de la Métropole, ils sont repartis avec un PV de 135 euros, alors qu'ils étaient en train de faire leur travail. Elle était bloquée et leur a demandé de se garer ailleurs que dans la rue pour vider les poubelles", raconte Hervé Street, prouvant, selon lui,"l'abus de pouvoir".

Les motifs varient "suivant l'humeur, on dirait", explique l'entrepreneur, "stationnement gênant, emplacement réservé, stationnement de plus de sept jours" et les montants varient, eux aussi, entre 35 et 135 euros. 

Pour le résident de l'impasse des olivettes, avant 2022, à savoir depuis 2009 qu'il occupe son logement, il n'a jamais eu de souci, et bizarrement tout s'est accéléré depuis 2022.

Lorsqu'il a constaté les premiers abus, Hervé Street a contacté l'IGPN. Sa première plainte a été prise au sérieux, puisque selon lui" pendant six mois, les PV se sont stoppés, à la suite d'un rappel à l'ordre. De novembre 2022, date de la plainte à avril 2023, puis ils ont recommencé à pleuvoir". Il réitérera une plainte, et comme la précédente, elle sera suivie d'une accalmie, d'un mois cette fois-ci. 

Et puis rebelote, la danse des contraventions reprend, et nouvelle alerte à l'IGPN. Cette fois, sa plainte est prise très au sérieux, et on lui indique " qu'une enquête administrative est ouverte" ce jeudi 5 septembre. Une première victoire avant d'autres, espèrent Hervé et ses voisins. 

Une comparution devant le tribunal

Ce 18 septembre, Hervé Street est convoqué devant la justice pour une vingtaine de PV, pour stationnement gênant. Ironie de l'histoire, "la moitié d'entre eux ont été classés sans suite par l'officier du ministère public qui l'assigne, et cinq ou six sont prescrits, ou en cours de contestation", précise Hervé Street.

Cet incident soulève des questions importantes sur l'éthique et la responsabilité des agents de police. Les habitants du quartier espèrent que justice sera faite et que de tels abus ne se reproduiront pas à l'avenir. La situation continue de susciter des réactions au sein du voisinage qui n'en peut plus et qui se demande comment un agent de la loi a pu en arriver à utiliser son pouvoir de manière aussi inappropriée. Les résidents attendent avec impatience les résultats de l'enquête, espérant retrouver un climat de confiance et de respect mutuel dans leur quartier.

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