"Nous vivons dans une tourmente", "je condamne", "il trahit nos valeurs" : les élus Les Républicains de Provence-Alpes s'opposent à la décision de leur président Eric Ciotti de s'allier au Rassemblement National, deux jours après la dissolution de l'Assemblée nationale.

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La décision fait exploser son parti. Ce mardi 11 juin, Eric Ciotti, président des Républicains annonce un accord politique avec le Rassemblement National. Une annonce qui intervient deux jours après la dissolution de l'Assemblée nationale. En Provence-Alpes, les élus de son parti sont sous le choc. Ils réagissent sur les réseaux sociaux et pâr voie de presse.

Dominique Santoni : "je ne les suivrai pas"

La présidente du département de Vaucluse, Dominique Santoni a été l'une des premières à adresser un communiqué à la presse. "Élue locale ancrée dans son territoire, je suis toujours restée fidèle à mes idées et je le resterai, quelles que soient les circonstances du moment", écrit-elle.

Certains aujourd’hui sont tentés de suivre le RN, je ne les suivrai pas. Certains, hier, ont rejoint Emmanuel Macron, je ne les ai pas ralliés et ne les rallierai pas.

Dominique Santoni, présidente LR du département de Vaucluse

Dominique Santoni se qualifie d'"issue d'une famille gaulliste. Du RPR jusqu'aux Républicains, j'ai toujours appartenu à cette même famille : une droite indépendante et singulière". Pour les élections législatives à venir, elle réaffirme "que Les Républicains doivent partir sous leurs propres couleurs et rester indépendants, tant du Rassemblement national que de la Majorité présidentielle".

Martine Vassal : "s’allier au RN, c’est franchir une ligne rouge"

Martine Vassal aussi s'est adressée à la presse dans un communiqué. Elle compare : "après que les partis de gauche ont accepté, unanimement, de se coucher lamentablement devant La France Insoumise, c’est au tour d’une partie de la Droite républicaine de céder aux sirènes des extrêmes".

À titre personnel, je ne me reconnais pas dans cette décision. La droite que je défends est ferme sur ses valeurs - celles du travail, du mérite, de l’humanisme, de l’ordre et de l’autorité - mais également sur son opposition à l’idéologie de l’extrême droite.

Martine Vassal, présidente LR du département des Bouches-du-Rhône

La présidente LR du département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole d'Aix-Marseille assure que s'allier au Rassemblement National "c'est franchir une ligne rouge". "Ma droite républicaine ne peut, à son tour, céder au populisme" écrit-elle.

Laure-Agnès Caradec : "notre parti n'est pas à vendre"

À Marseille, la conseillère municipale Laure-Agnès Caradec déclare que "nous vivons une tourmente dans laquelle l'affolement prime sur la raison".

Sur X (ex-Twitter), la présidente des Républicains Bouches-du-Rhône  et 11e vice-présidente du conseil départemental demande à Eric Ciotti une clarification. Et de conclure : "notre parti n'est pas à vendre."

Sylvain Souvestre : "qu'il démissionne !"

À l'annonce de l'alliance LR-RN, Sylvain Souvestre, maire LR des 11 et 12e arrondissements de Marseille assure qu'il va "combattre avec force toute alliance entre les Républicains et RN". Et d'ajouter : "les électeurs ne sont pas des variables d'ajustement pour des intérêts personnels".

Dans deux posts sur X, il dénonce une conduite qui ne suit plus celle de Nicolas Sarkozy, Jaques Chirac et Charles De Gaulle. "Ciotti ce n'est pas les Républicains", écrit l'élu marseillais. Il demande sa démission.

Ludovic Perney : "il a trahi nos valeurs"

Ludovic Perney aussi réclame la démission d'Eric Ciotti, toujours sur X. Le vice-président de la région Sud, conseiller LR des 6 et 8e arrondissements de Marseille partage la déclaration de Gérard Larcher, le président LR du Sénat : "j'estime qu'il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat de président des Républicains".

Il dénonce la trahison des valeurs de son parti et demande sa démission immédiate.

Valérie Boyer partage l'avis de Laurent Wauquiez

Si elle ne s'est pas exprimée directement, la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer a tout de même partagé le post du président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez : "la folie s'empare de la politique française" écrit-il. "Il n'y a aucun avenir pour les combinaisons d'appareil".

Renaud Muselier : "où est passée la famille politique que j'ai tant aimée"

Sur X, le président de la région sud, Renaud Muselier, Renaissance mais ex-LR, poste trois fois au sujet d'Eric Ciotti. Dans une première déclaration, il écrit : "De Gaulle, Pompidou, Chirac : nos aînés, mes maîtres, nos mentors doivent se retourner dans leur tombe !" Il dénonce une France libre bafouée et la croix de Lorraine humiliée. "Où est passée la famille politique que j'ai tant aimée et servie, dont j'ai porté l'étendard avec fierté et honneur ?"

Dans un deuxième post, Renaud Muselier salue la "prise de position claire et courageuse" des présidents de région. Et dans une troisième déclaration, le président de la région Paca qualifie Eric Ciotti de "cinquième colonne de l'extrême droite" en référence à son refus de le soutenir lors des élections régionales de 2021 face au Rassemblement National. Et de conclure : "il a tué ce parti magnifique, trahi tous ses militants et piétiné nos valeurs".

Gérard Gazay : "je demande la démission d'Eric Ciotti"

Dans un communiqué de presse, le maire LR d'Aubagne (Bouches-du-Rhône) indique refuser tout compromis avec les extrêmes et demande la démission d'Eric Ciotti. "On se doit d'être dans la fermeté et la clarté de nos opinions", déclare-t-il.

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