Depuis ce lundi à Marseille, les témoins se succèdent dans le procès sur le très vaste trafic de drogue de la cité des Lauriers à Marseille. Petites mains ou organisateurs, tous évoquent l'argent facile.
Au cours de ce procès, les différents scénarios sont décrits avec précision. La revente de drogue dans la cité des Lauriers était particulièrement bien organisée. Des pizzas livrées, des taxis pour raccompagner certains guetteurs la nuit, des horaires bien pensés (équipe de jour, de nuit)... Le tout pouvait attirer 1000 clients par jour et rapporter 120 000€ selon la procureure, 20 000€ selon les prévenus. Aujourd'hui, tout le monde passe à une autre étape : le tribunal.
"J'étais un superviseur, j'organisais le point de vente. Je plaçais les jeunes sur les différents points", explique Karim El Khefif, surnommé "Gazette" qui comparaît devant le tribunal correctionnel avec 26 autres prévenus. Il détaille ses fonctions de "contremaître" :
Eviter les bouchons de clients, faire en sorte que tout le monde soit en place, qu'au niveau de la sacoche (contenant la drogue et l'argent), il ne se passe rien.
La procureure Sophie Couillaud a estimé qu'avec 900 à 1.000 clients défilant quotidiennement à l'entrée A de la cité des Lauriers, le chiffre d'affaires atteignait certains jours jusqu'à 122.000 euros. Un chiffre qui a fait pouffer de rire sur les bancs des prévenus qui le fixent à 20.000 euros par jour.
Au bas de l'échelle, les guetteurs, nommés "les petits", ont expliqué leur recrutement :
J'arrive le matin, si je vois que la chaise est vide, je m'y mets,
raconte Sabri Attou, alias Carlos.
Plutôt loquaces sur leur rôle, les prévenus ont en revanche dédouané la fratrie Ahamada, quatre frères qui, selon l'accusation, seraient les "propriétaires" de ce point de vente de drogue, l'un des cinq plus importants de Marseille.