Les arnaques en voiture se multiplient sur les autoroutes des vacances au cœur de l'été, et deux d'entre elles sont particulièrement recensées en cette période de chassés-croisés.
C'est bien connu, les escrocs ne prennent pas de vacances. Sur les autoroutes, la saison estivale est même une période de forte activité. Les touristes, français ou étrangers, sont particulièrement ciblés par ces groupes très organisés aux méthodes bien rodées. Plus de 2 000 victimes sont recensées par an, selon Capital. France 3 Provence-Alpes vous détaille trois choses à savoir, avant votre départ, pour ne pas se faire dépouiller sur l'autoroute des vacances.
Qu'est-ce que l’arnaque à "l’irlandaise" ?
Dans cette arnaque à l'Irlandaise, les escrocs opèrent sur les aires d'autoroute très fréquentées. Le stratagème est simple et ingénieux. Une famille en détresse, présentant bien et souvent avec des enfants, parlant parfaitement anglais, prétend avoir été victime d’un vol, avoir tout perdu, et ne plus avoir d'argent pour rentrer.
La suite décrite par les victimes est toujours la même, comme ce témoignage d'un couple à Béziers, partagé sur Facebook : "Ils nous ont demandé, en nous suppliant, s'ils pouvaient nous faire un virement instantané de 800 euros, vie la banque AIB, et que nous, on aille leur retirer... Ils nous ont donc fait le virement, nous avons attendu le virement qui n’est jamais arrivé."
"Pour paraître crédibles, ils donnent des coordonnées telles que l’adresse, le numéro de téléphone et parfois même le compte bancaire, mais celles-ci sont fausses, et les victimes ne récupèrent jamais leur argent", alerte 40 millions d'automobilistes. Les sommes en jeu vont de 400 à 900 euros en général.
Selon Le Parisien, l'arnaque à l'irlandaise a pris de l'ampleur ces derniers jours, notamment dans le centre de la France. La gendarmerie du Loir-et-Cher met en garde les vacanciers sur sa recrudescence sur les réseaux sociaux.
A quoi correspond l'arnaque "à la péruvienne" ?
Cette variante d'arnaque répandue sur les autoroutes du sud de la France, baptisée "arnaque à la péruvienne", est un classique. Apparue dans les années 1990, elle est toujours très employée. Elle fait au moins sept victimes par jour entre Perpignan et Barcelone en période de vacances, selon Autoplus.
Le concept est astucieux et joue, comme souvent, sur la panique. Vous roulez quand un véhicule vous double, on vous fait de grands signes pour vous alerter que vous avez un problème. Dans l'affolement, vous vous garez en urgence sur le bas-côté et vos "anges gardiens" aussi... Quand vous sortez de votre voiture pour aller l'inspecter avec un des escrocs, le complice en profite pour dérober tout ce qu'il peut à l'intérieur de l'habitacle : papiers d'identité, argent, téléphone... En quelques secondes, le tour est joué. Quand la victime se rend compte de son erreur, il est trop, les escrocs sont déjà loin.
Ce journal espagnol rapporte que des touristes se sont ainsi fait dérober 50 000 euros sur l'autoroute à Bascara, en Catalogne.
🚨 Roben prop de 50.000 euros a uns turistes pel mètode del «peruà» a l'AP-7 a Bàscara https://t.co/w54Rt3LzL9
— Diari de Girona (@DiarideGirona) June 23, 2023
Comment déjouer ces arnaques ?
Le premier réflexe est de "toujours sécuriser son véhicule si l’on vient en aide à quelqu’un", rappelle Pierre Chasseray, délégué général de "40 millions d’automobilistes", car en effet, la bienveillance et l’entraide ne doivent pas disparaître. Il est important de veiller à ce que le véhicule soit fermé à clé lorsque vous le quittez".
"Ensuite, il faut savoir que les parkings sont la première source de vol, il ne faut donc pas les considérer comme un lieu sécuritaire : la vidéosurveillance n’empêche pas le vol. Il est important de ne rien laisser dans le véhicule qui pourrait susciter l’envie, rangez les sacs à main, smartphones, et tout ce qui pourrait attirer l’œil. Enfin, ne laissez jamais la carte grise du véhicule à l’intérieur de celui-ci, ceci reviendrait à donner l’autorisation à n’importe qui de repartir avec votre véhicule et d’en reconnaître la propriété !", alerte Philippe Nozière, président de l’association.