Le troisième centre de vaccination de la Ville de Marseille a ouvert ses portes ce lundi matin. Une partie des 500 personnes vaccinées ont reçu une dose d'AstraZeneca avant sa suspension dans l'après-midi.
« Il n’y pas d’effet secondaire, hein ? ». Au premier étage du stade vélodrome, réservé aux injections d’AstraZeneca, une jeune femme s’inquiète. « Juste une douleur au niveau du bras pour certains », la rassure l’infirmière.
Un peu plus loin, Fernando Sanchez, infirmier rapporte la peur de nombreux patients de développer des états grippaux, un des effets secondaires connus. "On leur conseille de prendre un doliprane, par précaution."
Quelques heures plus tard, la nouvelle tombe. La France suspend jusque mardi après-midi l'administration de ce vaccin contre le Covid-19, comme la Norvège, l'Allemagne et cinq autres pays européens. Un "principe de précaution" face à la crainte d'effets secondaires, en attendant l'avis de l'agence européenne du médicament. Pour l'instant, aucun lien entre problèmes graves de santé et l'administration d'AstraZeneca.
Dans le week-end, les sapeurs-pompiers de Bouches-du-Rhône avaient déjà suspendu la vaccination après le malaise d'un pompier, 48 heures après avoir reçu une dose d'AstraZeneca. Pour l'heure aucun lien entre les deux événements n'a été mis en évidence.
En fin d'après midi, un couple venu se renseigner se dit "surpris". "On a moins de 75 ans et de gros problèmes de santé. Mais est-ce qu'on pourra se faire vacciner avec le Pfizer ? On préférerait avoir une réponse claire, nette et définitive. Ne pas rester dans l'incertitude. On a l'impression d'avoir les infos au jour le jour."
Une autre se dit "soulagée" d'avoir pu bénéficier d'une dose de Pfizer. "Je ne me serais pas faite vacciner avec AstraZeneca, je n'aurais pas pris le risque."
Du côté des Marins-Pompiers, le docteur Daniel est chargé de la coordination entre le bataillon et la ville de Marseille. Il assure que dès l'annonce d'Emmanuel Macron, les doses d'AstraZeneca ont été remplacées par des Pfizer.
On est obligé de s'adapter en permanence, c'est notre métier. Demain nous aurons les doses pour vacciner tous ceux qui ont rendez-vous."
Invitée du 19/20 de France 3 Provence-Alpes, l'adjointe au maire de Marseille Michèle Rubirola dit approuver la décision de la suspension du vaccin AstraZeneca. « Ce sont des incidents de parcours qui arrivent aux vaccins, qui ne sont pas des médicaments anodins. Au moindre doute, il faut suspendre, pour protéger la santé des français, des marseillaises et des marseillais. »
L'agence régionale de Santé (ARS) a fournit 300 doses de Pfizer pour remplacer les vaccins AstraZeneca en stock au stade Vélodrome. Malgré la suspension, Michèle Rubirola s'est montrée confiante pour le déploiement de la vaccination sur le territoire marseillais.
Depuis lundi matin, le stade Vélodrome héberge le troisième centre de vaccination Covid de la ville de Marseille. Le but est d’anticiper l’augmentation du nombre de doses disponibles. A terme l’objectif est de monter à 2100 doses par jour. »