Une quarantaine d'agents de la police municipale de Marseille n'ont pas pris leur service ce lundi matin suite à l’agression de l'un des leurs samedi. Les policiers réclament plus de moyens et une remise à plat de leurs missions.
L'attaque au couteau qui a fait un blessé samedi matin dans un local de la police municipale a été le détonateur. Ce lundi, les policiers marseillais n'ont pas pris leur service à la vacation du matin.
Ils dénoncent un manque de matériel notamment le sous-équipement en pistolets de type Taser pour pouvoir mener correctement leurs missions de sécurité. Un problème selon eux principalement lié à des dysfonctionnements de maintenance.
"Beaucoup d'armes sont en entretien, explique Michel Chouki, délégué du syndicat Force Ouvrière, exemple aujourd'hui il y avait quatre pistolets à impulsion électrique pour neuf patrouilles, alors qu'on est sensés en avoir un par patrouille".
Manque d'armes et multiplicité des missions
"Samedi matin, il a quand même été fait usage du Taser, également de Flash-ball, qui sont des armes utilisées pour ne pas tuer la personne, mais de la maintenir en vie avant d'utiliser une arme à feu dont ils se sont servi samedi pour abattre l'individu menaçant", souligne Philippe Angelelli du syndicat CFTC CFE-CGC.
La norme serait un policier pour 1 000 habitants, donc on devrait être un peu plus de 800.
Michel Chouki, syndicat Force Ouvrière
Le syndicaliste estime aussi qu'il faut revoir "la multiplicité des missions" comme le recours aux policiers municipaux pour du maintien de l'ordre les soirs de matchs. Il demande aussi un meilleur accompagnement psychologique des agents au quotidien.
La police de Marseille compte autour de 430 agents. Et selon les syndicats, c'est insuffisant pour une ville de plus de 800.000 habitants comme Marseille. "La norme serait un policier pour 1 000 habitants, donc on devrait être un peu plus de 800", rappelle le syndicaliste FO.
Revaloriser les primes
Le maire de Marseille Benoît Payan a rencontré les policiers municipaux sur la base de Plombières et leur "a garanti la mise en place de recrutement de personnel supplémentaire et le remplacement des matériels, armement et gilets pare-balles, plus rapidement", a indiqué Michel Chouki.
Les policiers marseillais rassurés par leur hiérarchie ont donc décidé de reprendre leur service sans attendre.
Les syndicats ont par ailleurs profité de la présence du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à Marseille pour faire remonter des revendications sur la revalorisation de leurs primes et leur prise en compte dans le calcul de la retraite.