A l'issue du Conseil des ministres ce matin, Stéphane Bouillon, préfet de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur est nommé préfet du Rhône. Il remplace Henri-Michel Comet, limogé après les dysfonctionnements graves qui ont conduit à libérer Ahmed Hanachi, le tueur de la gare Saint-Charles à Marseille
Le ministre de l'Intérieur avait annoncé un profond renouvellement de l'équipe préfectorale du Rhône, c'est fait. Ce matin, à l'issue du Conseil des ministres, Stéphane Bouillon, l'actuel préfet de la région PACA est nommé préfet du Rhône, il remplace Henri-Michel Comet, limogé après les dysfonctionnements graves qui ont conduit à la remise en liberté d'Ahmed Hanachi, le tueur des deux cousines sur l'esplanade de la gare Saint-Charles à Marseille. L'entourage de l'ancien préfet a indiqué à l'AFP qu'il avait réagi "avec dignité, solidité et sérénité" à la décision prise par le ministre, "sa pensée allant d'abord aux deux victimes de Marseille".
Rappel des dysfonctionnements
Ahmed Hanachi, l'auteur du double meurtre sur l'esplanade de la gare Saint-Charles à Marseille, a été interpellé pour vol dans une gare lyonnaise le vendredi 29 septembre. Il a été remis en liberté le lendemain alors qu'il était en situation irrégulière. Le parquet de Lyon avait classé sans suite l'enquête pour vol visant le Tunisien de 29 ans. Les autorités préfectorales n'ont pas été en mesure de prendre une décision d'éloignement à son encontre, selon le procureur de Paris, François Molins.Le centre de rétention administrative de Lyon-Saint-Exupéry était par ailleurs "plein" ce jour-là, deux admissions de migrants ayant été refusées, d'après une source proche du dossier.La personne de permanence à la préfecture du Rhône, ayant autorité pour signer l'obligation de quitter le territoire et le placement en centre de rétention était absente
Le gouvernement a annoncé des nouvelles mesures dans le dispositif d'éloignement
Après le rapport de l'Inspection Générale de l'Administration (IGA) sur les dysfonctionnements graves des services préfectoraux de Lyon, Gérard Collomb a annoncé des mesures correctrices dans le dispositif d'éloignement local :- Renforcer les permanences d'éloignement le week-end
- Sécuriser les échanges d'informations entre les services concernés
- Améliorer la traçabilité des procédures d'éloignement ayant échoué
- Solliciter d'autres centre de rétention que celui de Lyon si celui-ci est complet
Par ailleurs, "ces services des étrangers ont subi d'importantes réductions d'effectifs par le passé" précise Gérard Collomb dans un communiqué, un renfort de 150 personnels titulaires sera accordé dès 2018. D'ici la fin de l'année, 200 places supplémentaires devraient ouvrir, soit une augmentation de 15% par rapport à 2016. Le centre de rétention de Lyon-Saint-Exupéry serait notamment concerné.
Emmanuel Macron serait directement à l'origine du limogeage du préfet du Rhône
Henri-Michel Comet nommé depuis seulement 6 mois est limogé de son poste de préfet du Rhône. Cette décision très rare dans l'histoire politique aurait été décidé directement par Emmanuel Macron, selon nos confrères d'RTL,
raconte un témoin.Le Président a voulu marquer le coup et afficher sa fermeté, même Gerard Collomb a trouvé ça brutal
aurait précisé un proche d'Emmanuel Macron. Un conseiller de l'Elysée aurait également ajouté que les deux hauts fonctionnaires n'auront pas de nouvelles affectations avant un moment. Par ailleurs, tous les préfets vont recevoir un courrier du ministre de l'intérieur pour que ce genre de dysfonctionnements ne se reproduisent pas.Il n'y a pas de faute individuelle mais des dysfonctionnements, le préfet du Rhône et son secrétaire général en font logiquement les frais, pour bien marquer son autorité, pour que cela fonctionne
Laurent Wauquiez accuse le ministre de l'Intérieur
Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a réagi à la décision de Gerard Collomb, ministre de l'Intérieur, d'avoir limogé le préfet du Rhône. Pour Laurent Wauquiez, Henri-Michel Comet est un "bouc émissaire", c'est une victime expiatoire, le ministre de l'intérieur doit "assumer" les dysfonctionnements de l'appareil d'Etat.Je n'aime pas tellement cette façon d'aborder les choses
conclut-ilÇa ressemble un peu trop à une habitude classique, on fait sauter un préfet pour éviter qu’un ministre assume