C'est sur Twitter que les trois élus règlent leurs comptes ce jeudi. La raison de la colère : les municipales de 2026 à Marseille, visiblement déjà bien présentes dans leurs esprits.
C'est Elon Musk qui va être content. Rien ne va plus entre Benoît Payan d'un côté et Martine Vassal avec Renaud Muselier de l'autre. Et c'est sur Twitter que les trois élus règlent leurs comptes ce jeudi 11 mai. Le sujet de la tension entre le maire de Marseille, la présidente de la Métrople Aix-Marseille ainsi que du Département des Bouches-du-Rhône et le président de la Région : les municipales de 2026. France 3 Provence-Alpes vous résume ce tweet clash en trois actes.
- Acte 1 : Marsactu révèle que Muselier et Vassal organisent une réunion
Ce jeudi 11 mai, à 6 h, Marsactu publie un article sous le titre "Muselier et Vassal engagent un mouvement commun vers les municipales 2026". Le journal d'investigation en ligne révèle que Renaud Muselier et Martine Vassal organisent le soir même, au CNTL, à Marseille, une réunion des élus locaux de toutes les tendances de la droite. Le but de cette rencontre ? "Densifier l'opposition au Printemps marseillais et se préparer pour 2026", assure l'auteur de l'article, le journaliste Jean-Marie Leforestier.
En clair : comment mieux faire face dès à présent à la majorité actuelle à l'hôtel de ville, pour préparer les municipales de 2026. Une technique somme toute assez classique dans le monde de la politique.
- Acte 2 : Payan ouvre les hostilités sur Twitter
La journée de Renaud Muselier, Martine Vassal et Benoît Payan a sans doute commencé par la lecture de cet article de Marsactu, qui a rapidement circulé parmi les proches des trois élus et dans les rédactions marseillaises. Peu après 11 h, La Provence fait à son tour état de la tenue de cette réunion révélée par Marsactu : le quotidien régional publie un article sur son site internet qui donne la parole notamment au président de la Région ainsi qu'à la présidente de la Métropole et du Département.
Les deux élus qui ont tous les deux porté les couleurs des Républicains, ralliés à Emmanuel Macron désormais, l'affirment : "On sonne le rassemblement contre Benoît Payan."
C'est sans doute la goutte de trop pour le maire de Marseille qui, à 12 h 36, prend sa plus belle plume - il est par ailleurs collectionneur de portes-plumes et d'encres - pour rédiger un tweet public en guise de réponse : "Chère Martine Vassal, Cher Renaud Muselier, les élections sont dans trois ans. Vous êtes deux personnes estimables et de qualité, mais de grâce, plutôt que de vous occuper de vos élections, travaillez avec Marseille pour les Marseillais."
- Acte 3 : tirs de riposte de Muselier et Vassal
Le tweet de Benoît Payan fait rapidement réagir. Les partisans du maire de Marseille likent et partagent, tandis que ceux des clans Muselier et Vassal commentent, en mettant notamment en avant que les Marseillais avaient choisi Michèle Rubirola comme maire, et non Benoît Payan qui lui a succédé quelques mois plus tard. Sur les réseaux sociaux, tous les coups sont permis.
C'est au tour de Renaud Muselier d'entrer en scène sur Twitter, et de répondre au post de Benoît Payan, à 14 h 20 : "Cher Benoît, je n’ai pas l’habitude de commenter les articles de presse - je travaille pour la Région et pour #Marseille ! Je t’ai sans cesse proposé mon aide, et la Région a injecté 5 milliards d’euros sous ma présidence : Samu, escales Zéro Fumée, Euromediterranée, JO…"
Avant d'ajouter dans un second message : "Je ne suis pas candidat aux élections en 2026, je te l’ai déjà dit. Alors travaille pour la ville, c’est la capitale régionale, c’est une grande métropole euroméditerranéenne, elle le mérite !"
Dans la foulée, peu avant 15 h, Martine Vassal vient aussi porter la contradiction sur le réseau social au petit oiseau bleu. "Cher Benoît, Tu le sais bien, le @departement13 et @ampmetropole financent tous les projets pour les Marseillaises et les Marseillais. Ne polémiquons pas sur un rassemblement comme nous pourrions le faire sur une démission", écrit l'élue, candidate malheureuse à la mairie de Marseille face à Benoît Payan en 2020.
Depuis, sur Twitter, chaque camp partage, like et commente en fonction de ses affinités politiques. Les soutiens se mobilisent pour montrer qui est le plus fort.
Pour l'anecdote, au moment où la guerre du tweet battait son plein, Ville de Marseille et Département célébraient ensemble la rénovation et le centenaire de la roseraie du parc Borély, à Marseille. L'important c'est la rose : la cérémonie s'est bien passée.
