Taxis et VTC manifestent lundi autour de Marseille et dans le centre-ville où de nombreux ralentissements ont eu lieu. Pour ces professionnels, la hausse du prix du carburant provoque une érosion de leur chiffre d'affaires.
Avis aux automobilistes, de nombreuses perturbations du trafic sont attendues ce matin à Marseille et aux alentours.
En cause, des cortèges de taxis réunis pour une opération escargot. Ils sont prévus pour s'échelonner tout au long de la matinée : La Valentine, Plan de campagne, Port-de-Bouc.
De multiples points de départ, mais une arrivée unique : la zone Clésud à Miramas pour un blocus des raffineries. Car c'est là le sujet au cœur de la protestation. La flambée des prix du carburant.
Yazid Ziani, vice-président de la Fédération nationale du Taxi explique que cette hausse des prix provoque "une baisse de 400 à 600 euros par mois" pour ces professionnels.
"Pas d'aide gouvernementale, absolument rien n'est prévu. Pour compenser, l'État nous demande d'augmenter le tarif de nos courses de 3,5%. Il demande à nos clients de passer à la caisse !"
Ce professionnel reste dubitatif sur l'efficacité d'une telle solution. "Cela représente 150 euros par mois, donc ça ne couvre même pas l'écart. Il nous faut absolument des aides spécifiques, comme ont obtenues les pécheurs, les ambulanciers… On est les grands oubliés !
On est vraiment en colère, d'autant que nos tarifs sont réglementés par l'État. 2/3 de nos courses concernent des malades et sont donc conventionnées avec un tarif fixé par l'Assurance Maladie. Ce tarif est gelé depuis quatre ans."
Eric Massoni, artisan taxi, avoue de son côté faire "plus d'heures pour combler cette perte". "On arrive toujours à payer nos factures, mais on ne voit pas beaucoup la couleur de l'argent. Déjà que c'est difficile suite au covid de retrouver notre chiffre d'affaires habituel, là, on est vraiment esclave de notre métier.
Les convois de taxis prévoient d'arriver vers 11h à Miramas. "On restera le temps nécessaire jusqu'à des engagements clairs et précis". Pour Yazid Ziani, le temps est compté. "On ne sait pas si les prix du carburant vont continuer à la hausse, mais je pense que si c'est le cas, il y aura sûrement 20% des entreprises de taxis qui mettront la clé sous la porte."
Déjà en hausse constante ces derniers mois, le prix des carburants s'est envolé depuis le début de la guerre en Ukraine, des augmentations impossibles à répercuter dans leur totalité sur les clients et les consommateurs pour les taxis notamment, mais aussi les transporteurs, les agriculteurs ou les pêcheurs.