Selon France nature environnement, le Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques s'est prononcé pour une poursuite de l'activité de l'industriel Altéo à Gardanne, mais en ramenant à six ans le délai pour cesser ces rejets en Méditerranée
a affirmé Solène Demonet, représentante de France nature environnement, représentante ayant participé au vote. L'ONG, demandait que le délai pour cesser les rejets toxiques soit limité à deux ans.Le Conseil a siégé toute la journée et, à l'issue de plusieurs votes, a finalement émis un avis favorable à une dérogation permettant des rejets liquides dans la Méditerranée, mais seulement pendant six ans, et non dix comme le projet d'arrêté préfectoral le prévoit . Cela n'est pas satisfaisant mais c'est déjà un progrès, d'autant que le suivi de l'industriel sera renforcé
L'usine Altéo de Gardanne, qui produit de l'alumine, a rejeté en mer pendant des décennies l'équivalent de plus de 20 millions de tonnes de "boues rouges", qui contiennent de l'alumine, du fer et de l'arsenic. Ces déchets sont déversés, via une canalisation, à 7 km au large de Marseille et Cassis dans une zone désormais englobée dans le parc national des Calanques. L'autorisation d'exercer cette activité, qui nécessite une dérogation, arrive à échéance le 31 décembre et l'industriel a demandé une nouvelle autorisation, avec des rejets beaucoup plus limités mais néanmoins encore au-dessus des seuils réglementaires. En fin de semaine dernière, le préfet des Bouches-du-Rhône avait indiqué attendre l'avis consultatif du Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques avant de publier un nouvel arrêté pour permettre la poursuite de l'activité.
"Il y eu 19 pour, 13 contre, 2 abstentions", en faveur d'une prolongation avec un délai de six ans, a précisé Solène Demonet de France nature environnement. Le Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques regroupe des représentants des syndicats, de l'industrie, de l'Etat, des organisations environnementales et de consommateurs. Avant le vote, Pierre Aplincourt, représentant de France nature environnement PACA, avait expliqué que depuis la mise en place récente de filtres, "désormais 95% de la pollution est retenue par Altéo". "L'idée n'est pas d'imposer un arrêt immédiat de tout rejet", a-t-il poursuivi, "mais il ne faut pas que le délai octroyé soit exagérément long, ce qui permettrait à l'industriel de différer des investissements" pour les supprimer.