La CGT Énergie Marseille a revendiqué le passage en tarif réduit de certaines boulangeries de la ville en guise de soutien aux boulangers qui ont manifesté contre la hausse des tarifs du prix de l'énergie.
Une action qui a fait des étincelles. La CGT Énergie de Marseille a annoncé, lundi 23 janvier, sa volonté de basculer, les boulangeries de la ville en tarif réduit pour soutenir la profession qui manifestait, à Paris, contre la hausse du prix de l'énergie. Une action, en lien aussi contre la réforme des retraites, qui a fait bondir, mardi, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui a dénoncé sur Europe 1 une méthode "inacceptable". Pas de quoi faire reculer Renaud Henry, secrétaire général CGT Énergie Paca, qui explique cette décision et assure qu'elle pourrait s'étendre à d'autres secteurs.
France 3 Paca : d'où est partie cette action ?
Renaud Henry : C'est une action qui est remontée des artisans eux-mêmes, puisqu'ils sont de plus en plus confrontés à la souffrance des commerçants et des particuliers. Nous sommes les porte-voix de cette souffrance. Dans le cadre de la réforme des retraites, on a décidé de passer à l'action quand le gouvernement n'arrive pas à le faire.
Comment choisissez-vous les artisans qui paieront à moindre coût leur facture d'électricité ?
Nos personnels sont confrontés directement à la coupure pour non-paiement, puisque les fournisseurs demandent de couper tel ou tel artisan, car ils ne payent plus leurs factures. On les contacte et on regarde au cas par cas ce que l'on peut faire.
Fabien Roussel (secrétaire national du Parti communiste français) dit que vous êtes les " Robins des bois de l'électricité". Est-ce que cette initiative a fait des petits ailleurs en France ?
Pour l'instant, je ne pourrais pas vous dire si cela a été fait, si ça a fait son chemin. En-tout-cas, il est clair que, vu l'engouement autour de cette question-là, je pense que c'est quelque chose qui va être repris, probablement dans les semaines à venir.
Cette opération ne concerne pas uniquement les boulangers, mais tous les autres artisans également ?
On a parlé des boulangers, puisqu'ils étaient mobilisés, hier, à Paris. Mais en fait, on parle en règle générale, de tout ce qui est petites PME, comme des artisans dans les snacks. Et après, il y aura les particuliers. Pour l'instant, ils sont protégés par la loi, mais ils ne le seront plus au mois de mars. Donc on risque d'avoir un nombre de coupures qui va exploser. Ça va créer une souffrance sociale derrière.
Vous ne craignez pas les sanctions de la part du gouvernement ou d'Enedis ?
La vraie question qu'on se pose nous, c'est qu'est ce qu'on craint de ne pas le faire aujourd'hui ? Ce genre d'action, c'est surtout un cri, un cri d'alarme. Nous, on souhaite revenir à un service public 100 % public, comme c'était le cas pendant 70 ans avec EDF-GDF. On avait les prix les moins chers d'Europe et le meilleur service public quasiment au monde. Aujourd'hui, tout ça a explosé. C'est inacceptable pour nous. C'est aussi une question d'humanité.