À l'appel du "Collectif pour la Survie des Boulangeries et de l'Artisanat", fondé par le boulanger de Nice Frédéric Roy, les artisans manifestent ce lundi à Paris. Ils dénoncent la flambée des prix de l'énergie et demandent de nouvelles aides au gouvernement.
"Nous voulons dénoncer la hausse des coûts astronomique". Le message de Frédéric Roy est clair. Ce lundi 23 janvier, le boulanger de Nice organise au travers du "Collectif pour la Survie des Boulangeries et de l'Artisanat", qu'il a fondé avec trois confrères en septembre dernier, une manifestation nationale à Paris.
"Depuis la guerre en Ukraine, tout a augmenté" explique Frédéric Roy, "le fioul d'abord, dont on ne parle pas assez, puis les matières premières et enfin l'énergie". À la mi-décembre, il a dû augmenter les prix de ses produits dans sa boulangerie niçoise.
Mais on ne peut pas augmenter nos prix à la hauteur des hausses qu'on subit, on perdrait tous nos clients
Frédéric Roy
Il assure que certains de ses collègues ont déjà mis la clé sous la porte, et que d'autres suivront le pas si rien n'est fait rapidement. "Actuellement, on peut avoir 20% de remise sur présentation de nos factures. Ensuite, on peut obtenir 15% supplémentaires si l'on entreprend des démarches auprès de la préfecture. En somme, on peut avoir 40% max. Quand certains boulangers ont des factures multipliées par 6, ça ne suffit pas !", déplore Frédéric Roy.
Pour exprimer ce mécontentement, le boulanger a lancé un mouvement de mobilisation à Paris. Le cortège, qu'il rêve massif, s'élancera à 14h de la place de la Nation pour se rendre au Ministère de l'Economie.
"On attend des artisans des Hauts-de-France, d'Ardèche, de Corrèze et de toute la France ! Et pas que des boulangers, il y aura aussi des bouchers, des gens qui travaillent dans les pressings...".
Les manifestants seront également accompagnés de personnalités politiques. "Des députés socialistes seront là. Il y aura aussi certains maires et peut-être des gens de la France Insoumise. Mais tous nos élus sont les bienvenus pour soutenir leurs artisans !", affirme Frédéric Roy.
Le bouclier tarifaire pour tous
Une multitude de mesures existe déjà pour aider les TPE/PME à faire face à la hausse des coûts de l'énergie. Parmi elles, le report du paiement des impôts et cotisations sociales, la possibilité de résilier sans frais des contrats d'énergie trop ruineux, le guichet d'aide au paiement des factures d'électricité et de gaz et l'amortisseur électricité. Mais pour Frédéric Roy, les boulangers et l'ensemble des artisans, ces aides ne sont pas suffisantes.
Elles sont pourtant complétées, et c'est bien le point qui coince, par un bouclier tarifaire qui entrera en vigueur à partir du 1er février. Celui-ci plafonnera la hausse du coût de l'électricité à 15%, comme pour les particuliers. Seulement, il ne concerne que les TPE de moins de 10 salariés, avec un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros et un compteur électrique d'une puissance inférieure à 36 kVA. La manifestation de ce lundi initiée par Frédéric Roy a donc pour but de rendre ce bouclier tarifaire accessible à toutes les entreprises, sans exception. "Cela peut aboutir si l'on s'en donne la peine" espère le boulanger niçois.
Ce dernier est connu pour vouloir la reconnaissance du croissant artisanal "fait-maison". Nous l'avions rencontré en 2017, au moment où il demandait un label "tradition". La vidéo sur notre page Facebook avait été vue plus d'un million de fois :
Frédéric Roy est devenu célèbre pour ses prises de position dans les médias et sur les réseaux sociaux. Depuis 5 ans, le Niçois se bat notamment pour créer une loi qui obligerait les artisans à afficher la production industrielle ou non de leurs viennoiseries.