A la veille de la rentrée scolaire, une dictée "pour tous" était organisée ce dimanche 1ᵉʳ septembre à Marseille pour promouvoir l'écriture et la lecture auprès des petits… et des plus grands. En guise de lectrice, Nicole Ferroni.
Un avant-goût d'école. Ce dimanche 1ᵉʳ septembre, à la veille de la rentrée scolaire, l'association Action Bomaye organisait une "Dictée pour tous" au collège Joséphine Baker (ancien collège Versailles), dans le 3ᵉ arrondissement de Marseille. Pas de note à la clé ni de devoirs à faire, mais des cadeaux. "Tout le monde est gagnant, car chaque participant recevra un goûter pour la participation, mais également des fournitures scolaires", écrit l'association sur Facebook.
Petits et grands étaient conviés dans la cour de l'établissement pour tester leurs compétences en orthographe et en grammaire. Comme Youssef, qui s'apprête à entrer en CM1 : "J'avais envie de m'entraîner. J'aime bien écrire parce que ça me fait travailler ma main. Avant, quand je faisais des dictées, j'avais mal et maintenant, je n'ai plus mal. Ça fait travailler le cerveau, aussi".
Imran est lui heureux de passer ce moment avec ses copains, même si le retour à l'école est un peu brutal. "J'aime bien les dictées, on a beaucoup d'amis ici donc ça ne me dérange pas. J'aime bien écrire, dessiner, c'est ma passion".
On n'avait pas école pendant deux mois et là d'un coup, on a un échauffement pour la rentrée donc ça fait un peu bizarre.
ImranFrance 3 Provence-Alpes
Certains sont là pour se tester, comme Leïla et sa fille Amel, étudiante. "On a vu l'événement sur les réseaux sociaux, c'est la première fois, on voulait essayer. Là, c'était surtout pour voir mon niveau et que ce soit une association qui s'en occupe." "Je pense que je vais la battre", lance Amel en souriant.
Quelques rangs plus loin, Rose et Gérard ont déjà dégainé leur stylo Bic."Je ne suis pas francophone, explique Rose, dans un français impeccable. J'habite en France depuis quelques années et faire des dictées, ça me permet de mieux écrire".
À côté d'elle, Gérard n'en est pas à sa première dictée publique... Et prend l'exercice très au sérieux. "Je suis francophone et français et j'aime faire des dictées, améliorer mes connaissances en orthographe, en grammaire. J'ai fait des progrès, depuis quelques années. C'est arrivé que je sois parmi les cinq premiers."
Une dictée lue par Nicole Ferroni
Quand tout le monde est prêt, la dictée commence. Cette année, c'est l'humoriste et actrice marseillaise Nicole Ferroni qui a été invitée par l'association pour lire le fameux texte.
Je suis contente de le faire, à la fois pour réviser mon orthographe et pour espérer de transmettre le goût de l'orthographe, la lecture, la grammaire.
Nicole FerroniFrance 3 Provence-Alpes
"Pour moi, les dictées, c'était des fois pas facile, comme le mot occurrence que je ne sais d'ailleurs toujours pas écrire, confesse-t-elle. Et le mot ascenseur, même ascenseur, me pose problème."
"C'est un tremplin vers la rentrée, et après bam ! Demain, on arrive pour la vraie scolarité. Une entrée en douceur à l'école".
Une "tradition" pour donner le goût de la culture
Ce n'est pas la première fois qu'une "dictée pour tous" se tient à Marseille. L'action est inspirée de celle d'Abdellah Boudour, qui organise des dictées géantes à Paris.
"C'est la première action que j'ai menée avec mon association quand je l'ai créée, en 2018 (l'association a été créée en 2017), explique Ismaël Cousin, fondateur de l'association Action Bomaye. Je me suis rendu compte qu'il y avait un vrai engouement autour de l'orthographe, de l'écriture et de la culture. On a profité de la veille de la rentrée pour distribuer des fournitures scolaires."
Depuis, chaque année, l'association essaie de perpétuer cette action "comme une tradition", et faire en sorte de "donner goût, et attrait pour l'école, l'écriture et la culture".
D'aucuns diraient que c'est un peu dur, une dictée juste avant la rentrée. La date est choisie à dessein par l'association : "C'est le temps où les parents sont fatigués, où les enfants sont stressés, mais c'est un temps où on est tous là. C'est un temps où les personnes peuvent être réunies autour de la langue française."
Je trouve bien d'habituer les parents à entrer dans les collèges et à prendre part à l'éducation de leur enfant. C'est un cercle où tout le monde doit être impliqué.
Ismaël Cousin, président de l'association Action Bomaye
Le nom de l'association "Bomaye", est tiré de la fameuse phrase que scandaient les supporters de Mohamed Ali, lors de ses combats : "Ali Bomayé". L'inspiration vient également d'une tirade d'André Gide : "Ose devenir qui tu es". "Pour moi, cela représentait la vie de Mohamed Ali qui avait osé prendre position, détaille Ismaël Cousin, et défendre les personnes opprimées, perdre son titre de champion du monde."
La culture comme trait d'union
"Cela faisait sens de nommer l'association Bomaye, en référence au fait de s'accrocher aux valeurs importantes d'humanité et défendre les personnes dans la nécessité, poursuit Ismaël. Et la culture, parce que moi, c'est le meilleur trait d'union, mieux que le sport. La meilleure des manières d'apprendre à se connaître et d'être ensemble."
Après une dictée au collège Renoir, Rosa Parks, Henri Barnier et Jacques Prévert, parents et élèves ont joué le jeu dans la cour du collège Joséphine Baker. Et même si Nicole Ferroni lisait parfois "un peu vite", selon les plus petits, tous sont ressortis avec le sourire.
"Ça va, c'était simple, fanfaronne Imran. Ce n'est pas si compliqué que ça". "C'était un peu dur, tempère Souleyman. Ça fait deux mois que je ne suis pas allé à l'école. Là, juste avant la rentrée, on fait une dictée... Je me rends compte que je ne suis pas vraiment prêt prêt prêt pour l'école."
Une prochaine "dictée pour tous" est prévue à Aix-en-Provence le 14 septembre, pour les 60 ans du quartier d'Encagnane, souligne Ismaël Cousin. "On essaiera d'en faire une en fin d'année à la Busserine aussi".