Dans le plan d'Emmanuel Macron pour "Marseille en grand", les écoles tiennent une place importante. Et dans le plan écoles, il y a le bâti mais aussi le contenu pédagogique. Près de 60 écoles participent à Marseille à une expérimentation.
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié ce mardi 5 décembre, son dernier rapport Pisa, qui évalue les systèmes éducatifs et les performances scolaires des élèves de 15 ans dans de nombreux pays. La France a enregistré une baisse "historique" de son niveau en mathématiques en 2022. À Marseille, 59 établissements ont été sélectionnés dans le cadre de l'expérimentation des "écoles du futur" lancée par Emmanuel Macron en septembre 2021.
Largement critiqué par les organisations syndicales, le dispositif entend donner une latitude, et des financements, aux établissements scolaires qui souhaitent créer des projets pédagogiques spécifiques. Depuis ce lancement, comment cela s'organise ? Quels sont les premiers résultats de ces nouvelles méthodes pédagogiques ? France 3 Provence-Alpes fait un point d'étape.
Les laboratoires de mathématiques
Parmi les moyens mis en place, il y a "le laboratoire de mathématiques". À l'école Saint-Charles, de Marseille (1er), établissement en zone prioritaire renforcée, les élèves de maternelle se retrouvent une fois par semaine pour "jouer aux maths" par petit groupe. Ce jeu innovant crée par l'équipe compte 40 niveaux. Peu importe l'âge, petits, moyens ou grands sont mélangés. Les enfants évoluent à leur rythme, en fonction des progrès L'idée est d'avancer le plus possible sur les trois années passées en maternelle. "Au fur et à mesure du jeu, on va complexifier la tâche, forcément, et à la fin, l'enfant est capable de tout faire de tête. Les enfants font du calcul mental et commencent les additions et les soustractions", précise Julie Berger, enseignante et directrice de l'école St Charles à Marseille.
L'objectif est de changer le plus tôt possible le regard sur les maths et dédramatiser la matière.
Une pédagogie ludique
Une pédagogie innovante pour améliorer le niveau de mathématique. C'est aussi le choix de Sindy Sébastien, enseignante de mathématiques au Collège Henri Wallon en zone Prioritaire renforcée. "J'avais le sentiment que les élèves étaient un petit peu trop passifs, et qu'il y avait un rapport trop frontal, entre l'enseignant d'un côté et les élèves qui étaient en face". Et cela commence par une nouvelle organisation de sa classe. Pas de tables alignées, mais des îlots, des petits groupes évolutifs "flexibles" selon les exercices et où l'entraide entre élèves est autorisée."L'élève a plus d'espace pour s'exprimer", indique l'enseignante."Avant je restais au fond de la classe, dès que je ne comprenais pas, cela me faisait mal à la tête, j'avais du mal à suivre, et je restais dans mon coin avec mes problèmes alors que là, on peut travailler ensemble et mieux comprendre les questions", explique Ali Mahmoud, élève de 4ème au collège Henri Wallon. Pour RaÏda Ali, cela a aussi changé son comportement en classe. "Là, je suis plus investie, j'ai des meilleures notes, une meilleure moyenne".
Des résultats concrêts
Pour ces projets présentés comme « innovants », les écoles, collèges et lycées marseillais peuvent s’appuyer sur une enveloppe de 2,5 millions d’euros allouée par l’État. L'Éducation nationale finance du matériel, des projets pédagogiques ou de la formation pour les enseignants, et la mairie a fait des travaux pour rénover les salles devenues « laboratoires », où les élèves s'exercent à des jeux mathématiques.
Lancée en 2021, cette expérimentation est un succès, le taux de réussite au brevet est de 85%. Un taux supérieur de 18 points à celui attendu dans un établissement en zone prioritaire renforcée.