En 1993, les aventures de Godefroy de Montmirail et de son serviteur Jacquouille réunissaient 14 millions de spectateurs dans les salles de cinéma. Trente ans plus tard, certaines répliques cultes sont toujours utilisées.
C'est un film atypique que les salles de cinéma mettent à l'affiche en février 1993. L'histoire d'un chevalier et de son serviteur, projetés huit siècles plus tard, du Moyen-Âge au XXe siècle, égarés dans les couloirs du temps par une erreur d'ingrédients dans la potion magique réalisée par un alchimiste. Une situation propice à des quiproquos en cascade puisque le conte Godefroy de Montmirail et Jacquouille la fripouille, dans leur quête de retour en 1123, croiseront leurs descendants respectifs.
Le film de Jean-Marie Poiré, au budget de 50 millions de francs (8 millions d'euros environ), connaît un démarrage en douceur. Mais en quelques semaines d'exploitation, en mars 1993, il devient un phénomène que jeunes et moins jeunes veulent voir. Les cinémas font salle comble.
Le film figure parmi les 20 plus gros succès du box-office en France. Avec près de 14 millions de spectateurs en salle, Les visiteurs est classé à la première place du box-office français en 1993. Nommé huit fois à la 19e cérémonie des César, il vaut à Valérie Lemercier de remporter le César de la Meilleure actrice dans un second rôle.
Les raisons du succès ? Le mélange réussi de deux genres cinématographiques : le film d'époque, en costume, et la comédie à la française. Le tout porté par un casting soigné (Jean Reno, Christian Clavier, Valérie Lemerciet et Marie-Anne Chazel) et des des répliques toujours cultes trente ans plus tard.
- "C'est okaaaay !"
C'est sans doute la réplique la plus emblématique du film. Et sans doute celle aussi que l'on entend toujours le plus aujourd'hui. Jacquouille la fripouille, serviteur de Godefroy de Montmirail, fait la rencontre de Jacques-Henri Jacquart, dont il ne sait pas encore qu'il est son descendant. Jacques-Henri Jacquart, personnage snob et désagréable, ne se contente pas de dire "oui", il dit "okaaaay". Son "petit fillot" Jacquouille fait sien ce gimmick qu'il utilise alors tout au long du film. Tout le côté drôle est bien sûr de dire ce "okaaaay" avec l'intonation de Christian Clavier.
- "Ça pouir"
Autre réplique restée dans les annales cinématographiques : celle de Jacquouille, tombé amoureux de Dame Ginette, dégoûté par une odeur : "Pouah, ça pouir !" Longtemps enfants et ados d'alors, devenus adultes, utiliseront cette formulation qui suscite toujours des rires chez ceux qui ont la ref'.
- "Bonne nuitée, les petiots"
Une fois au XXe siècle, Godefroy de Montmirail fait la connaissance de Béatrice, de son mari et de leurs enfants. Béatrice est sa "petite fillote", sa descendante, qui dans un premier temps le confond avec "cousin Hubert", un aventurier de la famille disparu lors d'un raid. C'est donc logiquement, fort de cette méprise, que "Béa" propose à "cousin Hubert", qu'elle croit amnésique, de l'héberger dans leur "bicoque". Après un passage par la salle de bain, Godefroy et Jacquouille se présentent à l'entrée de la chambre des enfants : "Bonne nuitée, les petiots". Tournée en contre-plongée, au grand-angle, la scène montre deux têtes à la fois drôles et laides. Les enfants hurlent de peur.
- "Jour, nuit, jour, nuit..."
La scène est drôle à plus d'un titre. Lors du dîner chez "Béa", Godefroy est à table, de part son rang noble, tandis que Jacquouille est, lui, sur le sol. On lui jette de la nourriture comme on le ferait à un animal. C'est au cours de ce dîner que Jacquouille découvre l'électricité : il s'amuse alors avec l'interrupteur de la lumière du salon, l'allumant et l'éteignant : "Jour, nuit, jour, nuit..." Un coup à griller les ampoules, mais surtout un coup de génie de Jean-Marie Poiré.
- "Merci la gueuse"
Après avoir mis la pagaille à l'extérieur d'un restaurant Courtepaille de zone commerciale, Jacquouille suit Dame Ginette dans la caravane où elle habite. Dame Ginette lui propose un petit coup de "vinasse, un peu clairette." Il la remercie chaleureusement : "Merci la gueuse, tu es un laideron, mais tu es bien bonne !"