Lorenzo a appris qu'il avait un cancer à l'âge de 16 ans. Cinq ans plus tard, le jeune homme en rémission livre un témoignage positif sur son expérience.
"J’étais très essoufflé, je commençais à gonfler, à être ralenti, je n’arrivais plus à marcher". Pour Lorenzo Lavocat, les premiers symptômes sont arrivés à l'âge de 16 ans. Et puis un soir, alors qu'il rentre de l'école, il tombe dans les pommes, en bas de chez lui. Et tout bascule.
Lorenzo est emmené à l'hôpital Nord pour y recevoir une batterie d'examens qui dure toute la nuit. "En aucun cas je ne me doutais que c'était une tumeur", témoigne le jeune homme sur le plateau de l'avant JT de France 3 Paca, jeudi 5 mai.
"Le matin, quand le médecin est entré dans la chambre, il m’a dit : 'Je veux te parler, juste à toi et pas à ta maman pour l’instant', là j’ai compris qu’il y avait un truc qui n’allait pas".
C'est ce matin-là qu'il apprend qu'il souffre d'un cancer. Au début, Lorenzo ne comprend pas et se dit que ça va passer. Mais son séjour à l'hôpital se prolonge. Alors il réalise : "Je suis tombé de haut. Rien que d’en parler je suis assez ému. Je revois ma mère devant moi en train de me dire 'c’est rien t’inquiète ça va bien se passer'".
Le début est difficile pur l'adolescent : "Je me suis beaucoup renfermé sur moi-même. Je me trouvais différent des autres. Les autres ne m’acceptaient pas comme avant. J’ai perdu des amis. Ils trouvaient que j’étais trop différent d’eux."
Des mots pour soigner les maux
Lorenzo croise alors la route de Cathy Darietto, comédienne à la tête de la Compagnie "Après la pluie" qui vient en aide aux enfants malades. Avec son équipe, elle va à la rencontre des enfants du service d’hémato-Oncologie de La Timone pour leur proposer des ateliers artistiques : lecture de contes, écriture, spectacles, accompagnement de l’enfant dans sa démarche de création.
Une aide précieuse pour Lorenzo. "Depuis je vois la vie différemment, explique le jeune homme. Je me dis qu’il y a toujours des gens pour aider, à l’écoute, pour prendre soin de nous. Avant j’étais dans une bulle. Depuis je me dis que je peux faire confiance à d’autres personnes pour m’aider, pour m’écouter, pour être là pour moi, pour rester avec moi".
Pour Nicolas André, professeur en oncologie pédiatrique à La Timone, les bienfaits sont incontestables : "Au-delà du bénéfice sur le cancer proprement dit, un des problème, on sort de la normalité, on devient une somme de choses qui ne vont pas. Le fait d’avoir ces acteurs et l’art qui arrive, c’est réintroduire du jeu, du sourire, réintroduire du dessin, de l’histoire, tout ce qui fait la vie d’un enfant. On ne mesure pas les effets mais on les voit."
J’avais un train de vie d’un enfant normal.
Lorenzo Lavocat
Lorenzo a retrouvé le moral, et la force mentale : "J’ai décollé. C'était comme si je n'avais plus la maladie, je bougeais comme avant, j’avais un train de vie d’un enfant normal".
Jusqu'au jour où le médecin lui apprend qu'il n'a plus la maladie. "Ca n’a fait aucun d’effet car je vivais déjà comme un enfant qui n’avait rien. Je commençais à retourner à l’école, dans les centres aérés, à refaire les choses par moi-même, à rester tout seul et avoir de l’autonomie".
Lorenzo Lavocat est en rémission depuis deux ans. Il est aujourd'hui cuisinier. Reparler de cette époque n'est pas facile, mais il retient les bons moments, "que de bons moments".
Les chiffres du cancer de l'enfant
Le cancer est la première cause de décès par la maladie chez les enfants en France et en Europe. Chaque année en France, 2.500 enfants et adolescents sont diagnostiqués. 500 en meurent, soit 1 sur 5 (20%).
Un enfant sur 440 développe un cancer avant l'âge de 15 ans. Des chiffres en augmentation (1 à 2% par an) en Europe depuis 30 ans.
Il existe 100 types de cancers différents chez les enfants. Ces cancers sont différents de ceux des adultes. Ils ne peuvent donc pas être soignés de la même manière.