La cité phocéenne a connu la nuit la plus sanglante depuis le début de l'année.

Trois fusillades ont fait trois morts et douze blessés, dont deux en urgence absolue, dans les quartiers Nord de Marseille, entre minuit et 1 h du matin, dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. « Pour l’instant, nous n’avons pas relevé d’éléments démontrant que ces trois affaires soient reliées les unes avec les autres », a affirmé en conférence de presse la Procureure de Marseille, Dominique Laurens, ce lundi après-midi.

Ces nouveaux faits de violence interviennent au lendemain d'une fusillade qui a fait trois blessés devant un magasin d'alimentation de la cité Félix-Pyat, dans le 2e arrondissement. France 3 Provence-Alpes vous détaille ce qu'il faut savoir sur cette nouvelle nuit sanglante dans la cité phocéenne.

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  • Des mineurs parmi les victimes   

Trois morts, douze blessés, dont deux sont entre la vie et la mort, c'est le lourd bilan de cette nuit de violence sans précédent à Marseille. 

Deux des victimes décédées sont âgées d'une vingtaine d'années, la troisième est un adolescent de 16 ans. Et parmi les deux blessés au pronostic vital engagé figure un adolescent de 15 ans, de source policière.

Ces nouveaux homicides portent à 13 le nombre de personnes qui ont été tuées par balle depuis le début de l'année dans la cité phocéenne, selon un décompte de France 3 Provence-Alpes, confirmant celui de l'AFP, sur fond de trafic de drogue.

  • Deux morts et six blessés à la cité du Castellas

La première fusillade à l'arme de guerre de type Kalachnikov a visé plusieurs individus devant la pharmacie de la cité du Castellas, dans le 15e arrondissement, vers 23 h 30. L'un d'eux criblé de balles est mort sur place. "Ils ont essayé de prendre la fuite. Malheureusement, ils ont été suivis. Certains ont été atteints à bout portant, d'autres ont été rafalés", indique Eddy Sid, représentant du syndicat Unité Police FO à notre journaliste Mariella Coste. La deuxième victime a été retrouvée morte un peu plus haut dans la cité. Une cinquantaine de douilles de fusils d'assaut ont été découvertes sur place, a détaillé la procureure de Marseille, Dominique Laurens.

Ces deux victimes avaient 21 et 23 ans. Un troisième homme a été grièvement blessé. Son pronostic vital est engagé, a indiqué la préfecture de police. 

Les individus qui ont tenté de fuir de la cité des Castellas ont été poursuivis par les tireurs vers le boulevard Padaoune dans le quartier des Aygalades, de l'autre côté de l'autoroute A7. 

Face à ce nouveau bain de sang, le collectif des familles a appelé à un rassemblement à 14 h ce lundi, 47, chemin du Fontainieu, dans le 14e arrondissement. Une soixantaine de personnes y a participé, a constaté France 3 Provence-Alpes.

Ce quartier, parmi les plus pauvres de Marseille, est tristement réputé pour sa violence liée aux trafics de stupéfiants. Le 17 décembre dernier, un homme de 18 ans y a été abattu par balles, la victime était connue des services de police pour des affaires de drogue. 

  • Un mort et deux mineurs blessés à la Joliette

Peu avant 1 h du matin, c'est dans le quartier du port, à la Joliette dans le 2e arrondissement de Marseille, qu'a eu lieu la troisième fusillade. C'est là qu'est décédée la troisième victime de la nuit, âgée de 16 ans. Deux autres adolescents ont également été blessés, dont un, âgé de 15 ans, pris en charge par les marins-pompiers en urgence absolue, selon la préfecture de police. Un autre jeune de 14 ans a été blessé moins gravement. Il a pu s'échapper dans une rue adjacente.

  • Quatre suspects interpellés

Les enquêtes ont été confiées à la police judiciaire pour "assassinats en bande organisée", "tentatives d’assassinats en bande organisée" et "association de malfaiteurs", a détaillé la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, lors d'une conférence de presse. Quatre personnes ont été interpellées. Toutes sont blessées, mais leur pronostic vital n'est pas engagé. Les gardes à vue sont en cours.

  • Des liens avec le trafic de stupéfiants à La Paternelle

D'après les premiers éléments de l'enquête, les événements de la Joliette auraient "des liens avec le trafic de stupéfiants à La Paternelle", a relevé la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri.

Or, "cette cité est aujourd'hui à l'origine de la quasi-totalité des assassinats de ces derniers mois à Marseille, avec deux équipes qui se disputent les points de deal et sont sans doute rentrées dans une sorte de dynamique de vendetta", a-t-elle précisée.

"On va essayer de faire mal à l'adversaire en tuant des gens de son entourage, de son réseau, rajoute la préfète de police des Bouches-du-Rhône. Et cela explique sans doute l'enchaînement de fusillades (qui visent) le plus souvent des personnes extrêmement bas dans le réseau."

"Cela va générer derrière une cascade de conflits pour l’appropriation de territoires, que ce soit dans les 14e et 15e arrondissements", a assuré la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, lors d'une conférence de presse. Elle redoute que ces conflits se poursuivent dans les mois, voire les semaines, à venir.

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