Un avion d'Air Algérie a été autorisé à atterrir sur une piste de l'aéroport de Marignane, alors qu’un appareil de la compagnie aérienne espagnole Gestair était en roulage avant de décoller sur la même piste. Le Bureau enquête accident (BEA), organisme officiel français de sécurité aérienne, qui qualifie l’incident de "grave" a ouvert une enquête.
La collision des deux avions a été évitée de justesse le 11 septembre dernier. Il fait déjà nuit sur Marignane lorsqu'un Boeing d'Air Algérie a été autorisé à amorcer sa descente sur l'aéroport Marseille Provence alors qu'un autre appareil d'une compagnie espagnole sur le point de décoller sur la même piste. France 3 Provence-Alpes vous détaille ce que l'on sait de cette affaire, révélée par le site observalgérie le dimanche 22 septembre.
Un atterrissage et un décollage se télescopent sur la même piste
Le mercredi 11 septembre, vers 20h30, un Boeing 737 d'Air Algérie, immatriculé 7T-VKL, en provenance de Chlef (Algérie) s'apprête à atterrir avec ses passagers à Marseille Provence. L'équipage est autorisé à se poser sur la piste 31R, mais au même moment un Boeing 757-200 de Gestair, immatriculé EC-NYM, est déjà en roulage sur cette même piste. L'avion qui transporte du fret se prépare à décoller en direction de Borgo, en Italie. La situation est d'autant plus délicate que l'incident s’est déroulé de nuit, comme le précise le bureau d'enquête et d'analyses (BEA) pour la sécurité civile.
La tour de contrôle s'est rendu compte de l'imminence de la collision et le contrôleur a demandé au pilote de l'avion d'Air Algérie d'interrompre son approche, explique le rapport du BEA.
Un incident qualifié de "grave" par le BEA
Près de deux semaines après l'incident, l'enquête est toujours en cours d'instruction au bureau d'enquête et d'analyses pour la sécurité civile, l’organisme officiel français de sécurité aérienne. Dans le rapport du BEA, l'incident classé "incursion sur piste", bien que "sans conséquence humaine" est qualifié d'"incident grave".
Les investigations devront déterminer l'origine de l'erreur de coordination au niveau de la tour de contrôle qui a failli conduire le Boeing d'Air Algérie à atterrir sur la piste, où un avion-cargo espagnol "avait été préalablement autorisé à s'aligner".
Les passagers n'ont pas été informés
C'est en toute insouciance que près de 200 passagers du Boeing d'Air Algérie ont atterri sur le tarmac provençal. Selon le site Observalgérie, ils n'ont pas été informés de l'incident. Ils ne se sont doutés de rien, même quand leur pilote en phase de descente a remis les gaz pour reprendre de l'altitude. Le Boeing 757 a pu refaire son approche une vingtaine de minutes plus tard et atterrir sans encombre, aux alentours de 21 heures.