"Certains parents veulent se faire justice eux-mêmes" : ce que l'on sait des jets de projectiles dans une école marseillaise

Un énième jet de projectile à l'école Allar, dans le 15ᵉ arrondissement de Marseille, a fait un blessé vendredi 12 janvier. Une enquête a été ouverte. L'établissement scolaire situé au pied d'immeubles est régulièrement visée par des jets de déchets et d'objets parfois dangereux.

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Excréments, morceaux de verre, préservatifs… L'école André Allar, dans le 15ᵉ arrondissement de Marseille, est la cible de jets de projectiles venant des immeubles voisins depuis plusieurs années. Un nouvel incident survenu vendredi 12 janvier a fait un blessé. Les auteurs de ces faits pourraient être bientôt identifiés, mais en attendant, les parents d'élèves exigent la mise en sécurité de leurs enfants de toute urgence. France 3 Provence-Alpes fait le point sur ce que l'on sait.

La directrice a été blessée à la tête par un projectile

Vendredi en fin d'après-midi, une femme a reçu un objet sur la tête alors qu'elle sortait de l'établissement côté école maternelle, selon une source confirmant l'information de La Provence. Cette personne n'est autre que la directrice de l'école. Elle a été prise en charge par les marins-pompiers de Marseille et conduite à l'hôpital Nord.

Une enquête a été ouverte

Une enquête a été ouverte pour identifier les auteurs des jets de projectiles, apprend France 3 Provence-Alpes d'une source proche du dossier. Elle devrait donner des résultats "rapidement".

La Ville de Marseille déclare avoir réagi dès les premiers signalements, en déposant plainte, en interpellant la Préfecture de police et la Préfecture des Bouches-du-Rhône. Au total, huit plaintes ont été déposées par la Ville et la directrice de l'école, souligne la mairie.

La Ville indique avoir également interpelé le syndic des habitations jouxtant l'école pour une mise en demeure à son encontre afin de faire "cesser ces faits intolérables".

La situation dure depuis quatre ans

En décembre dernier, une déléguée des parents d'élèves, Karima Belabhim, racontait à France 3 Provence-Alpes les jets quotidiens subis par le personnel et les élèves de l'école Allar. Légumes, emballages vides, pots de fleurs, excréments, boîte de conserve, préservatifs, usagers, morceaux de verre, sabre... toute sorte de projectiles ont été retrouvés dans la cour de l'école.

Une situation qui dure depuis quatre ans, mais qui s'est accentuée en septembre dernier. Les enfants sont contraints de se confiner sous le préau. Des filets ont été installés au-dessus de la cour, mais selon Karima Belabhim, cela ne protège pas les enfants des jets intentionnels.

Les parents sont "au bord de l'explosion"

"D'accord, il y a une enquête en cours, mais il faut quelque chose sur le court terme pour la sécurité des enfants, nous confie-t-elle ce mercredi 17 janvier. Personne ne communique avec nous, on ne sait rien. Rien n'est mis en place, ça continue de plus belle. Et depuis la médiatisation : c'est pire. Ça monte crescendo, c'est la surenchère. ". 

"Nous, parents, nous sommes au bord de l'explosion. Il y a des parents qui ne veulent plus mettre leurs enfants à l'école. Certains sont prêts à se faire justice eux-mêmes. Et les enfants sont aussi angoissés."

Les parents d'élèves ont lancé une pétition, réalisé une enquête de voisinage : il semblerait que ce soit le bruit de la cour de récréation, qui incommode les voisins. Mais "personne ne veut témoigner". 

Une réunion est prévue avec les représentants de la mairie, des bailleurs. "On veut des solutions concrètes de toute urgence. Faut-il attendre qu'un enfant soit blessé ?"

La police municipale est mobilisée

De son côté, la Ville de Marseille déclare avoir mobilisé la police municipale pour sécuriser l'entrée et la sortie de l'école et avoir renforcé les patrouilles dans le quartier. "Des solutions ont été apportées par la Ville, comme l'installation d'un filet de protection dans la cour de l'école, ce qui a été refusé par l'Éducation nationale, et l'installation de caméras, refusée par la police nationale."

Pour Karima Belabhim, les rondes de la police à 8h30 et 16h30 dans le quartier autour de l'école ne sont pas suffisantes. "C'est très bien, merci, mais ça ne résout en rien le problème, les jets de projectiles pendant les heures d'école, les interclasses"

"Nous demandons à la police nationale d'intervenir et aux bailleurs de réagir, poursuit Yannick Ohanessian, adjoint au maire en charge de la sécurité. Il s'agit de protéger l'intégrité du corps enseignants et des enfants".

"J'ai demandé à la préfète de police d'accélérer l'enquête et d'interpeller les individus qui jettent ces projectiles. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire, il faut faire revenir l'ordre républicain et protéger l'école de la République."

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