Alors que le Conseil constitutionnel doit se prononcer le 25 janvier sur la conformité loi immigration, des centaines de manifestations ont eu lieu en France pour s'opposer au projet de loi. A Marseille, Aix-en-Provence, Toulon, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans le calme.
Un mot résonne dans le parcours : Fraternité. Pour les personnes réunies dimanche 21 janvier à la Porte d'Aix de Marseille, ce n'est pas seulement une inscription sur un fronton.
La fraternité, c'est la valeur à défendre, et qui selon les manifestants, est menacée par la loi immigration de Gérald Darmanin.
2 000 personnes à Marseille, 800 à Aix-en-Provence
À Marseille, près de 2 000 personnes se sont mobilisées selon la Préfecture de police (2 000 personnes manifestaient également pour un cessez-le-feu à Gaza). Ils étaient 800 à Aix-en-Provence.
Dans les cortèges, des citoyens, des politiques, des associations aussi, comme Emmaüs. Kamel Fassatoui est responsable de la communauté Emmaüs Marseille Pointe Rouge. Pour lui, cette loi va à l'encontre des ambitions de l'Abbé Pierre : "Emmaüs accueille, et continuera d'accueillir sans condition. Cette loi est discriminatoire, où est la fraternité dans tout ça", s'indigne-t-il au micro de Mariella Coste et Valérie Bour pour France 3 Provence Alpes.
Cette loi ne peut créer que du désordre. Comment parler d'intégration, alors que cette loi désintègre les fondamentaux de la république ?!
Kamel Fassatoui, responsable de la communauté d'Emmaüs Marseille Pointe Rouge
Amnesty Internationale est aussi présente à Marseille. Son représentant local, Gilles Martorell se dit particulièrement inquiet : "Cette loi affaiblit considérablement les droits des réfugiés. Par exemple, elle introduit un délit de séjour irrégulier, dès lors qu'un réfugié passe la frontière. Elle va également faire reposer l'avenir d'une personne qui a traversé la Méditerranée ou enduré le froid dans les Alpes, sur le dos d'un juge unique en cas d'appel".
Une loi et des idées d'extrême droite
Parmi les manifestants, Manuel Bompard, député La France Insoumise des Bouches-du-Rhône. Dans l'Hémicycle, il a voté la motion de rejet contre la première mouture du projet de loi. Une motion de censure qui est passée, notamment grâce aux voix du Rassemblement national.
Aujourd'hui, le député se dit "indigné et en colère" : "cette loi marque une rupture, elle inscrit dans la loi française des principes aussi abjects que la préférence nationale".
En l'attente d'une décision du Conseil constitutionnel, Manuel Bompard en appelle au Président de la République, qui pourrait "décider de ne pas promulguer la loi".
Jean-Marc Coppola, adjoint à la mairie de Marseille, en charge de la culture était aussi présent : "le droit du sol est remis en cause, c'est très grave. Surtout pour Marseille, qui s'est construite sur 26 siècles de métissage, mixité et de fraternité".