Le Secours Populaire vient de publier une étude sur la hausse de la pauvreté en France, sur la base d'un sondage IPSOS/SPF. La précarité touche plus que jamais les familles, et en particulier les enfants. On fait le point dans les Bouches-du-Rhône en 5 chiffres.
L'espoir était de courte durée. En 2021, le Secours Populaire notait une légère amélioration : il y avait un peu moins de pauvreté en France que l'année précédente. Cette année, les prix se sont envolés. Des augmentations qui n'avaient pas été constatées depuis plus de trente ans.
Cette flambée touche, évidemment, particulièrement les foyers les plus modestes. La précarité et la pauvreté sont en hausse dans toute la France. Et les Bouches-du-Rhône n'y échappent pas. Voici cinq chiffres-clé pour comprendre ce phénomène dans ce département.
- 20.000 familles pauvres ou précaires
Les familles touchées par la pauvreté ou par la précarité, n'avaient, pour la plupart, toujours pas récupéré deux ans de crise sanitaire selon l'étude du Secours Populaire.
Avec la forte inflation et la baisse du pouvoir d'achat, le Secours Populaire se retrouve parmi les associations qui se rendent compte en premier de la paupérisation des Français.
Distributions de repas, de fournitures scolaires, de vêtements… Le Secours Populaire constate la pauvreté et son aggravation en comptabilisant ses bénéficiaires.
Dans les Bouches-du-Rhône, 20.000 familles ont été aidées par cette association en 2021, soit plus de 46.705 personnes. Un chiffre qui s'élève à 3,5 millions de personnes dans le monde entier. Le Secours populaire intervient dans 53 pays à travers des partenaires.
- Près de 17.000 enfants
Surtout, plus de 40 % des personnes aidées en France par le Secours populaire sont des enfants (moins de 18 ans). Dans les Bouches-du-Rhône, cela représente 16.991 enfants.
Aussi, ces derniers sont de plus en plus conscients de la pauvreté qui les touche ou qui les entoure. D'après le sondage IPSOS/SPF, basé sur un échantillon de 500 enfants âgés de 8 à 14 ans (constituant un échantillon représentatif de cette population française), un enfant sur deux considère qu’il y a beaucoup de personnes pauvres en France, et trois sur quatre qu’il y en a beaucoup dans le monde.
La part des enfants considérant qu’il y a beaucoup de personnes pauvres autour d’eux est en hausse. Ces mineurs sont sensibles à l’actualité : un sur trois est particulièrement anxieux à l’égard de la guerre en Ukraine et de la situation climatique. Plus d’un enfant sur quatre l’est aussi en ce qui concerne la faim dans le monde.
- 85 % des sondés craignent pour les futures générations
Cette paupérisation des enfants ou du moins, leur perception et leur anxiété face à la pauvreté se constate aussi à travers leurs aînés.
En 2022, une augmentation "importante" de la proportion des Français qui craignent que les futures générations n’aient à vivre davantage de situations de pauvreté qu’eux-mêmes est remarquée par le Secours Populaire et le sondage IPSOS/SPF. 85 % des Français interrogés ont cette crainte, un record.
Ces statistiques sont basées sur un échantillon de 1010 personnes, représentatives de la population française, âgées de 16 ans et plus.
- 57 % des sondés ont déjà connu la pauvreté
Sur ces Français interrogés, 57 % affirment avoir déjà connu une situation de pauvreté. Un chiffre en hausse cette année par rapport à l'an dernier, un recul avait alors été enregistré.
69 % des ouvriers interrogés considèrent avoir connu une situation de pauvreté. Un chiffre ramené à 67 % pour les 35-44 ans et 67% également pour les personnes avec un enfant de moins de 18 ans.
Aussi, la part des Français connaissant un proche en situation de pauvreté enregistre une hausse importante cette année : ils sont 65 %.
- Le seuil de pauvreté relevé de 39 euros
Le seuil de pauvreté est subjectif, il dépend du ressenti de chacun. Chaque année, l'INSEE calcule ce seuil pour une vision plus objective. Il est calculé sur la base de 60 % du revenu médian en 2022, pour une personne vivant seule.
Cette année, le seuil de pauvreté est fixé à 1.102 €, soit 39 € de plus qu'en 2021. En d'autres termes, la pauvreté est déterminée à partir d'un niveau plus haut de revenus par rapport à l'année dernière. D'après ce seuil, 9,3 millions de personnes sont pauvres en France.