Alors que ce 24 août a marqué les six mois de la guerre en Ukraine, les collectes de dons pour des convois humanitaires ont de plus en plus de mal à faire le plein.

"On a du mal à remplir les fourgons", regrette Gérard Menta, co-président de l'aide humanitaire des Sapeurs Pompiers de Menton et Grasse.

Son groupe a déjà organisé deux missions de convoi humanitaire vers l'Ukraine avec succès, mais pour celle-là, "c'est plus compliqué", explique-t-il. "Avant, les gens venaient spontanément, mais maintenant, on n'en parle plus à la télévision, les gens sont passés à autre chose", observe Gérard Menta. 

"C'est plus qu'une chute, assure de son côte Jean Stellittano, du Secours Populaire des Alpes-Maritimes. Il y a eu effectivement beaucoup d'émotion et de solidarité dans les premières semaines, mais dès le mois de mai, on a vécu un grand fléchissement des dons : en juin, on ne recevait pour ainsi dire plus de dons", illustre le directeur du Secours Populaire des Alpes-Maritimes.

Un problème en chasse un autre

Un constat partagé par Irina Bourdelles, présidente de l'Association franco-ukrainienne de la Côte d'Azur (Afuca) : "il y a une vraie baisse des dons, depuis déjà plusieurs mois. Après, c'est l'été, les gens sont en vacances, la période n'est pas la plus propice, mais je pense aussi qu'il y a un désintérêt pour la situation ukrainienne", explique-t-elle.

Gérard Menta avance aussi une autre raison possible : des demandes de dons de plus en plus spécifiques et donc, difficiles à trouver.

C'est vrai que maintenant, ils demandent des tuyaux pour les pompiers, des groupes électrogènes, des tronçonneuses, des disqueuses, c'est vrai que c'est plus compliqué à trouver,

Gérard Menta.

Jean Stellittano ne pense pas qu'il y ait un vrai désintérêt pour le conflit ukrainien, mais plutôt que l'inflation a forcé les donateurs à restreindre leur générosité. "Les plus grands donateurs viennent des classes moyennes, voire des classes moyennes inférieures, celles qui sont le plus impactées par l'augmentation des prix de l'alimentaire, de l'énergie, de l'essence... Forcément, la solidarité, c'est la où on réduit son budget en premier," explique le directeur du Secours Populaire 06.

Baisse générale des dons

Mais cette baisse des dons n'est pas spécifique à l'Ukraine : "d'une façon générale, on constate un affaissement des dons matériels et financiers", indique Jean Stellittano, avant de décrire : "ce matin, j'étais à une collecte pour la rentrée, les gens nous disaient :

"désolé, on regrette de ne pas pouvoir donner plus, mais ça coûte tellement cher". 

Pourtant, il y a toujours des besoins, "notamment pour les pays qui hébergent des millions de réfugiés ukrainiens : la Roumanie, la Moldavie, la Pologne", ajoute Jean Stellittano.

En ce moment, les associations d'aide humanitaire à l'Ukraine ont surtout besoin de dons financiers. "La majorité des produits dont ils ont besoin, à part les médicaments, sont disponibles sur place. Donc il vaut mieux que l'on envoie de l'argent pour que nos partenaires dans ces pays puissent les acheter directement, comme ça, ça fait vivre l'économie locale", justifie Jean Stellittano. 

Les Alpes-Maritimes, en tant que deuxième département qui reçoit le plus de réfugiés ukrainiens - ils seraient environ 7 000 selon la Préfecture - est particulièrement concerné. 

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