Cinq choses à savoir sur le rappeur d'extrême droite Millésime K, dont les concerts font polémique partout en France

Ses derniers concerts ont été annulés à Lille, Grenoble, ou encore Dijon en raison de ses textes racistes, sexistes, et homophobes. Le rappeur lyonnais est désormais attendu dans les prochains jours à Toulon, Nice et Avignon.

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Lille, Grenoble, Montpellier, Dijon, Toulouse... Partout où Millésime K annonce sa venue prochaine, associations, syndicats et partis politiques montent aux créneaux pour faire interdire ses concerts. Le Lyonnais, ancien arbitre de football reconverti en rappeur costume cravate, est visé pour les thèses racistes, sexistes, homophobes et transphobes qu'il diffuse dans ses chansons. France 3 Provence-Alpes détaille cinq choses à savoir sur ce rappeur proche de l'extrême droite, avant le passage de sa tournée "Patriote" à Nice et Toulon à la fin avril et début juin à Avignon.

  • Il défend une vision de la France proche de celle de l'extrême droite

Dans ses clips "Douce France", "Patriote", "Tricolore", Millésime K défend une vision de la France proche de la rhétorique utilisée par l'extrême droite. Pour le rappeur, la richesse du pays proviendrait ainsi essentiellement du trafic de drogue, du détournement, de la violence systémique et de l’immigration. Selon lui, les retraités, les étudiants et les agriculteurs sont les victimes corollaires d’un système qui les appauvrit et provoque l’injustice. Millésime K met aussi en avant la notion de "racisme anti-blanc" portée par l'extrême droite. "Ce dernier est connu pour ses textes aux propos ouvertement racistes, sexistes, homophobes et transphobes, contraires aux valeurs de la République qu’il se targue pourtant de défendre", ont ainsi martelé les élus écologistes lillois au moment de l'annonce de son passage en concert dans la ville.

"La flamme de la France s'affaiblit, je vais la raviver, (...) je pars en croisade, appelle moi Jeanne d'Arc", déclame-t-il ainsi dans son clip "Jeanne d’Arc", figure historique de l’histoire de France fréquemment citée en référence par l’extrême droite, et personnage préféré de Jean-Marie Le Pen.

Le rappeur a sorti trois albums "Liberté", "Egalité", "Fraternité" . Sur les pochettes, Millésime K apparaît tour à tour déguisé en Napoléon, en chevalier de l’Ordre des Templiers ou en homme préhistorique, même si dans ses clips, il se présente le plus souvent en costume-cravate, avec un drapeau bleu, blanc, rouge. 

  • Il se montre discret sur sa vie personnelle

Millésime K laisse filtrer peu d'information sur lui. Tout juste sait-on qu'il a une vingtaine d'années, qu'il est de Lyon, se prénomme Anthony et aurait été arbitre de football. Il ne revendique aucune appartenance à un mouvement politique, et n'a, pour l'instant, jamais apporter son soutien à un homme ou une femme politique. Dans ses textes ("Vive la police") comme sur Instagram, le rappeur affiche son soutien aux forces de l'ordre. En décembre 2021, il a aussi posté une photo de lui sur Instagram avec des policiers de la BRI de Versailles masqués. Il appelle aussi régulièrement dans ses chansons à défendre "les Français" et demande à ceux qui n'aiment par la France de "dégager".

  • Il compte près de 700 000 abonnés sur TikTok

Autoproclamé  "rappeur du moment", il bénéficie d'une forte audience sur les réseaux sociaux. Il affiche avec ses vidéos 700 000 abonnés sur Tik Tok où il s'est fait connaître. Il a depuis étendu sa notoriété et cumule plusieurs dizaines de milliers de followers sur YouTube, Instagram ou encore Télégram, où il est très actif

  • Il est persona non grata dans plusieurs villes

Interdit de salle à Dijon le 14 avril, le rappeur s'est rabattu sur une scène improvisée en plein air à Chenôve. À Grenoble, le concert du rappeur a été annulé à l’appel d’organisations antifascistes, un scénario identique pour Limoges, Lyon ou encore Clermont-Ferrand. À Toulouse, la fédération socialiste de Haute-Garonne a publié un communiqué demandant l’annulation de son concert prévu le 21 avril. 

Sur son site, Millésime K détaille les dates et les villes de sa tournée sans préciser les salles de ses concerts. Il ne dévoile les détails que quelques heures avant l’événement aux acheteurs des billets. La demande d'adresse e-mail est instantanée accompagnée du message  "Stop à la censure".

  • Il loue des salles sans se faire connaître

Interdit de salle à Marseille, Millésime K a trouvé le moyen de monter sur scène... à Aubagne. Dans une école de danse. C’est une vidéo du concert sur les réseaux sociaux qui a alerté le gérant de la salle. Millésime K emploie régulièrement un subterfuge auprès de loueurs de salle, se présentant comme un agent évènementiel ou un artiste à part entière.

Plusieurs loueurs affirment ainsi avoir été dupés par ce procédé. Millésime K les aurait approchés en affirmant qu’il s’agissait d’un concert "qui rassemble un public varié". C'est comme ça qu'il a réussi à se produire le 18 mars à Montpellier, malgré la mobilisation d'un collectif d'associations. "Il a réservé pour la soirée à partir de 18h30, en parlant d'un concert d'une petite heure, avec un public varié dont des personnes âgées", retrace le gérant. "Il m'a renvoyé le contrat, et son assurance, pour moi tout était bon", a témoigné le gérant de la salle "dégouté" auprès de France 3 Occitanie.

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