Il fallait y penser. La marque est déposée à l’international depuis le 12 avril. Clos Roquine, blague 100% belge, sera bientôt vendu en bouteille de rosé, rouge ou blanc sur les marchés, et dans les petites et moyennes surfaces. Un clin d'oeil assumé au Professeur Raoult.
Il est belge, ne manque ni d’humour, ni de suite dans les idées. Gérard Lambert a travaillé pendant trente ans dans la grande distribution et connait bien les ficelles du métier.
Cet entrepreneur a aussi passé trois ans en Afrique. "Là-bas, de la chloroquine, j’en ai pris, comme tout le monde. A l’Institut de médecine tropicale, on nous en prescrivait quotidiennement, à faible dose, pour préparer l’organisme en cas de crise de paludisme", explique-t-il.
"Il ne fallait pas perdre de temps"
Alors durant le confinement, Gérard Lambert a suivi, à la fois intéressé et amusé, les épisodes et rebondissements en lien avec la crise sanitaire et le professeur marseillais Didier Raoult.
"J'ai beaucoup d'admiration pour ce scientifique tellement « disruptif » mais tellement « les deux pieds sur terre ». Il nous ramène en permanence à des choses simples".
Bref, la chloroquine trottait dans la tête de l'entrepreneur… jusqu’à cette idée.
"Quand l’ex-ministre de la santé Philippe Douste-Blazy a pris parti pour l’hydroxychloroquine, j’ai vu l’ampleur que ça prenait, je me suis dit qu’il ne fallait plus perdre de temps ".
La marque Clos Roquine a été déposée le 12 avril. "A un moment il faut exorciser l’histoire. C’est un clin d’œil, une façon de décompresser", explique l’entrepreneur.
De l’humour belge
D’ailleurs le visuel de la marque ne prend pas de détour : une émoticône bien jaune en forme de clin d’œil, affublée d’un masque sanitaire : le Clos Roquine ne passera pas inaperçu.
"C’est de l’humour belge. Pas de polémique, ni de récupération : il fallait juste lancer le gag", s’amuse Gérard Lambert.
Un gag qui pourrait rapporter gros. Trois palettes livrées fin juin à Marseille vont être distribuées auprès des revendeurs, supérettes et franchisés. Des échantillons, pour tester, avant de passer aux commandes.
De l’idée au produit, tout s'est passé en plein confinement. "Avec deux partenaires, nous avons passé nos journées à écrire le concept, imaginer les étiquettes, trouver le graphiste et le vin, les sociétés opérationnelles de distribution".
"Pas un grand grand vin, mais il va faire le buzz"
Le vin justement "méditerranéen, forcément", indique Gérard Lambert, sera décliné en trois couleurs, rosé, blanc et rouge.
Pas un vin "made in Marseille", ni même Provence, mais catalan, où l’entrepreneur belge a trouvé un fabriquant motivé et réactif.
A Marseille, Jean-Philippe Rozale s'apprête à démarrer la distribution : "Je ne pense pas que ce soit un grand grand vin. Mais il va faire le buzz".
"Des chercheurs qui trouvent, on en cherche"
L’entrepreneur belge, s'amuse encore de cet hommage indirect à Didier Raoult :"Ce que j’adore chez lui c’est qu’il s’est battu comme un beau diable pour trouver des solutions pratiques pour les tests par exemple. Pendant que d’autres se plaignaient de ne pas avoir de réactifs, lui il les cherchait et les trouvait".
"En tant que Belge, je suis surpris que jamais personne en France n’utilise – pendant cette crise - cette fameuse citation apocryphe du Général de Gaulle : +Des chercheurs qui cherchent, on en trouve. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche+", conclut Gérard Lambert.
Lui aussi a peut-être trouvé la bonne formule. A consommer avec modération.