Covid 19 : circulation du virus à Marseille, que faut-il lire dans les analyses des eaux usées des marins-pompiers

Les dernières analyses des eaux usées à Marseille montrent une flambée du virus dans des quartiers du nord de la ville et d'autres au sud. Cette cartographie est-elle significative de la circulation du virus ? Nous avons interrogé le contre-amiral Patrick Augier du Bataillon des marins-pompiers.

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Chaque mercredi, les marins-pompiers font des prélèvements d'eaux usées dans 37 secteurs de Marseille pour cartographier la présence du virus du Covid 19. Depuis plusieurs semaines déjà, les chiffres montrent une concentration moyenne à forte sur la majorité de la ville.

Mais les derniers relevés pointent une flambée soudaine, on est passé d'un palier autour de 600-700 copies par millilitre à plus de 2200 en une semaine en moyenne sur la ville, avec deux zones très actives au nord, entre Belle-de-Mai et l'Estaque et un ilot au sud, à Sainte-Marguerite. 

Comment expliquer l'émergence de ces zones très actives symbolisées en rouge ? "Il peut y avoir un évènement initiateur qu'on ne connaît pas... Mais ces zones étaient déjà en orange et elles sont passées au rouge parce qu'il y a beaucoup de positifs."

"On travaille avec l'IHU pour essayer de comprendre les évènements, mais on a des inconnus en ce moment comme la circulation des variants", indique le patron du BMPM. D'après Santé Publique France, le variant Britannique serait à 14%. 

"Ce qu'on sait c'est que le variant 4 est toujours dominant à Marseille et qu'il y a des variants qui circulent qui sont plus contaminants, rappelle l'amiral Augier, on n'a pas assez de recul, il faut être prudent, mais ça pourrait être une explication." 

Si on observe la carte de la semaine précédente, on note que les zones à concentration forte de virus (orange) sont devenues majoritaires sur le territoire marseillais. 

"Les eaux usées sont un indicateur extrêmement précieux, ça ne ment pas, ça donne une photo très précise de la réalité", souligne le contre-amiral.

Même si les gens positifs ne vont pas se faire tester, et il y a beaucoup de gens qui en ont marre d'aller se faire tester, ils excrètent du virus. 

Contre-amiral Patrick Augier (BMPM)

"Une fois par semaine, on va chercher les zones les plus actives afin d'orienter le travail des équipes au plus près du virus", explique le contre-amiral Patrick Augier, dont la priorité reste de protéger les plus fragiles. 

"J'ai tous les établissements à risque de la zone, par exemple à Sainte-Marguerite, je sais qu'il y a 13 écoles collèges lycées, six Ehpad, deux grandes surfaces. Ça permet, dès le lendemain, de mener des actions ciblées". 

"C'est une guerre de mouvement et il faut arriver à aller plus vite que le virus, parce qu'on est toujours en train de le rattraper". 

"Avec les eaux usées, on voit venir un évènement et ça permet de travailler en amont, ça a été extraordinaire dans les Ehpad", selon l'amiral qui veut utiliser l'expérience acquise sur d'autres sites, comme de grandes entreprises ou dans les barres d'immeubles.

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