Covid-19 : faut-il s’attendre à un fort retour de l’épidémie cet hiver en Provence ?

A quelques semaines de l’entrée dans l’hiver, les dernières données communiquées par l’agence régionale de santé semblent montrer un retour du virus dans la région Paca.

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Un virus saisonnier qui revient chaque hiver, comme la grippe. Quatre ans après son apparition en France, le Covid-19 semble se conformer aux prédictions des autorités sanitaires. La circulation du virus est en effet repartie à la hausse en Paca, constate Santé Publique France dans son dernier bulletin daté du 21 novembre établi à partir des indicateurs virologiques régionaux en médecine de ville.

Après une vague épidémique cet été, avec un pic fin août début septembre, les cas de Covid ont connu une constante et assez nette diminution. Ces deux dernières semaines, l'épidémie fait un retour marqué, "sans que l'on puisse dire à l'avance quelle en sera la durée ou l'intensité, reconnaît Olivier Rey directeur adjoint de l'ARS Paca. 

Les cas ont plus que doublé en deux semaines

Ainsi est-on passé de 961 cas en semaine S44 à 1213 en S45, et 1957 en semaine 46. Ce qui fait 996 cas de plus en deux semaines. Le taux d'incidence a enregistré une hausse hebdomadaire de 61%, mais il reste bien inférieur au seuil d'alerte fixé à 50 cas pour 100 000 habitants par semaine. 

Faut-il s'attendre à un fort retour de l'épidémie cet hiver ? Difficile à dire selon Olivier Rey, "mais il faut s'y préparer".

Dans l'hiver, il faut s'attendre à une reprise épidémique probable du Covid. 

Olivier Rey, Directeur adjoint ARS Paca

France 3 Provence-Alpes

La situation épidémiologique est d'autant plus incertaine qu'il est devenu difficile de juger de la circulation réelle du virus, les dépistages ayant très fortement baissé. "Depuis la fin de l'enregistrement obligatoire des résultats des tests, on a un peu de mal à connaître l'ampleur de l'épidémie, on a des indicateurs qui nous montrent la dynamique, on sait quand ça monte, on sait quand ça diminue, mais on a beaucoup de difficultés à savoir combien il y a de cas dans la population", explique Olivier Rey.

Un impact "modéré" sur l'hôpital 

Un indicateur reste facilement mesurable selon l'ARS. Et c'est en fait le plus important pour les autorités sanitaires : les consultations de SOS Médecins comme les admissions aux urgences restent stables. "Quelle que soit l'ampleur de l'épidémie, son impact sur l'hôpital reste modéré, parce que le virus circule sur une population déjà immunisée, soit parce qu'elle l'a déjà eu, soit parce qu'elle est vaccinée", souligne-t-il.

Si dans la majorité des cas, le Covid n'est guère plus impactant qu'une grosse grippe, parfois conjuguée à une gastro, il peut cependant se manifester par des formes graves chez les plus fragiles. Leur nombre est "très limité" assure Olivier Rey, sans fournir de chiffres. L'ARS recommande la vaccination des plus de 65 ans, les personnes atteintes de maladie chronique, les femmes enceintes, et les personnes dans l'entourage des populations à risque. Des publics sensibles communs au Covid et à la grippe, pour lesquels l'ARS conseille la double vaccination. "Il y a vraiment l'utilité de faire les deux pour ces personnes, on peut avoir un impact de la grippe et du Covid sur ces personnes de manière assez équivalente", note Olivier Rey.

Des variants toujours issus de la grande famille Omicron

Un geste barrière quelque peu délaissé que l'ARS veut remettre au goût du jour à l'entrée de l'hiver, c'est le port du masque. "Ça vaut pour le Covid, ça vaut pour la grippe et ça vaut pour la bronchiolite, le port du masque quand on est malade, testé ou pas, c'est un réflexe à ne pas oublier, ça permet réellement d'éviter la propagation du virus", souligne le directeur adjoint de l'agence. 

Le virus qui circule en Provence est toujours un sous-variant d'Omicron, indique l'ARS sans plus de précision. Plus contagieux que ces prédécesseurs, mais moins sévère. Depuis la fin de l'été, les autorités suivent avec la plus grande attention la progression en France du tout dernier membre identifié de cette grande famille, Pirola ou BA.2.86, qui pourrait prochainement devenir dominant en France. L'OMS l'a classé sous surveillance, en raison de ses nombreuses mutations qui facilitent sa forte propagation. Ce nouveau variant présente de nouveaux symptômes, notamment cutanés et occulaires, mais ne serait pas plus dangereux que les précédents, selon une étude l'Unité de statistique moléculaire et d'épidémiologie du Campus biomédical de Rome.

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