L'Insee tire les premiers enseignements démographiques de la crise sanitaire en Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'année 2021 a été particulièrement meurtrière, touchant plus les hommes que les femmes. Une surmortalité due à l’épidémie de Covid-19.
Après 55.600 en 2020, en 2021, 58.200 habitants de la région Paca sont décédés, indique l'Insee dans une publication parue mardi 15 mars.
"Cela représente 13% de plus qu’en 2019", où il y avait eu 51 500 décès. "La poussée de la mortalité s’explique en grande partie par l’épidémie de Covid-19", estime l'Insee.
Cette surmortalité par rapport à 2019 a été particulièrement marquée de janvier à avril, puis à nouveau entre août et octobre, puis en décembre.
Paca une des régions les plus touchées par la surmortalité
"En 2021, c’est même la région où la hausse par rapport à 2019 est la plus forte de France métropolitaine (13% contre 8%)", détaille l'Insee.
Le nombre de décès y est également supérieur à 2020 alors qu’il reflue en moyenne en France métropolitaine. Cette mortalité a davantage concernée les hommes (+15%) que les femmes (+11%), et surtout les 65 ans ou plus.
Ce sont d'ailleurs les personnes âgées qui ont payé le plus tribu de cette crise sanitaire en 2021 : +19% de décès chez les personnes de 75 à 84 ans, +12% chez les 65 à 74 ans, presque autant que les 85 ans ou plus (+13%).
Les Alpes-Maritimes et le Var ont été davantage affectés en 2021 qu’en 2020 par ce nombre de décès. "À l’inverse, dans le département des Hautes-Alpes, très touché au début de l’épidémie, le nombre de décès a diminué en 2021".
"Sur les deux années d’épidémie, le département des Bouches-du-Rhône est celui où la hausse des décès par rapport à 2019 est la plus forte", indique l'Insee. C'est aussi le département le plus peuplé de la région (voir plus bas)
Les décès plus nombreux que les naissances
Moins de naissance et plus de décès. Le solde des naissances et des décès, qui s’amenuise depuis dix ans, est devenu négatif en 2020 et 2021, en raison de la forte hausse de la mortalité due à l’épidémie de Covid-19, estime l'Insee
En 2021, la région a été particulièrement touchée par l’épidémie avec 13 % de décès en plus qu’en 2019, année de référence. La mortalité s’est même accrue par rapport à 2020.
"Cette surmortalité a fait baisser l’espérance de vie des habitants de cinq mois pour les femmes et de huit mois pour les hommes", indique l'Insee.
Le nombre de naissances se stabilise
Après avoir fortement baissé en 2020 en raison de la crise, le nombre de naissances se stabilise. 55.000 nouveau-nés ont vu le jour en Provence-Alpes-Côte d’Azur, après plusieurs années de repli.
"Le contexte de crise sanitaire et de forte incertitude économique a pu décourager les couples de procréer au printemps 2020 et les inciter à reporter leurs projets de parentalité. La peur de complications pendant la grossesse a également pu jouer", estime aussi l'Insee.
"Dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, le nombre de naissances rebondit et dépasse en 2021 son niveau de 2019, mais cette remontée ne s’observe pas dans les départements traditionnellement les plus féconds de la région, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse", indique l'Insee.
Ce léger rebond de la fécondité à partir d'août 2021, qui reste la plus élevée de France métropolitaine, compense juste la baisse du nombre de femmes en âge de procréer.
5,1 millions d'habitants en Paca
Au 1ᵉʳ janvier 2022, selon les estimations provisoires de l'Insee, la Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 5.131.000 habitants, soit près de 8% de la population de France métropolitaine.
Avec 2,06 millions d’habitants, le département des Bouches-du-Rhône concentre à lui seul 40% de la population régionale. Les Alpes-Maritimes demeurent légèrement plus peuplées que le Var (1.104.000 contre 1.96.000 habitants).
Le Vaucluse (563.000 habitants) représente 11% de la population régionale, les Alpes-de-Haute-Provence (166.000) et les Hautes-Alpes (141 000) environ 3%.