Covid : bars et restaurants restent fermés à Marseille, "je me sens très humilié" Bernard Marty (UMIH)

Lors de son dernier bilan, le ministre de la Santé a reconnu "une embellie" à Marseille, mais il refuse la réouverture des bars et restaurants dès ce week-end. Les professionnels le vivent comme une injustice.

La réunion avec le ministre de la Santé Olivier Véran, ce vendredi matin "n'a pas servi à grand chose" des mots même de Bernard Marty, président de l'Union des Métiers de l'Industrie Hôtelière.

Le représentant des restaurants, bars et café de Marseille est amer.

"Je me sens humilié par ces gens-là", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de la visio-conférence.

"On passe des heures à écouter les chiffres, on ne comprend plus rien au bout du compte, on ne sait plus", déclare Bernard Marty à l'issue de la visio-conférence avec le ministre de la Santé et le ministre des PME. 

Je n'ai pas voulu rentrer dans une polémique entre Paris et Marseille, mais je pose la question : pourquoi Marseille et pas Paris ?

Bernard Marty (UMIH)

"La règle doit être la même pour tous. A Paris, les feux rouges on s'y arrête, comme à Marseille...."

Face au président de la région, la maire de Marseille et la présidente de la métropole, présents à la visioconférence, le ministre est resté inflexible. "Nous restons fermés jusqu'au 11 octobre, indique Bernard Marty. On ne nous a donné aucune date".

"Pour nous, un jour de fermeture, ça représente quelque chose, c'est un jour de recette manquante dans nos caisses, et pour eux, peut-être, que ce n'est pas important, ils ont le temps".

"Pour nous, un jour de chomâge partiel pour nos salariés, c'est important", souligne-t-il.

"Ils n'ont toujours pas compris au bout de 10 jours que quand on ferme les bars et les restaurants c'est toute une chaîne économique, l'ensemble des fournisseurs", s'énerve le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) Marseille Provence, Jean-Luc Chauvin. Mais aussi les commerces, vous voyez bien qu'il n'y a plus personne en centre-ville, si les gens ne déjeunent pas en ville, ils ne vont pas après dans les commerces".

"On a à nouveau proposé d'avoir des gestes barrières plus contraignants pour que les entreprises puissent rouvrir, on a à nouveau expliqué les conséquences sur l'économie, et on nous a dit "je verrai plus tard avec le premier ministre, le conseil de défense, le conseil scientifique"... bref, c'est une réunion pour rien", résume Jean-Luc Chauvin.

Un recours devant le conseil d'Etat

"Nous irons quand même devant le conseil d'Etat, parce qu'on est face à un gouvernement qui ne sait pas de quoi sera fait demain, et nous on va prévenir ce qui va se passer dans l'avenir", avertit Bernard Marty.
Depuis la fermeture de leurs bars et restaurants, les professionnels ne décolèrent pas. Ce vendredi midi, ils sont fait entendre sous les fenêtres du préfet.

Ils ne comprennent pas le tour de vis imposé par le gouvernement à Aix-en-Provence et à Marseille. Le dernier bilan hebdomadaire du minsitre de la Santé, jeudi, à l'hôpital Bichat à Paris n'a fait qu'accentuer un sentiment d'injustice.

Olivier Véran a concédé que les indicateurs de l'épidémie "semblent" s'améliorer à Marseille, sans toutefois prévoir un ajustement des mesures prises le 23 septembre. Il a évoqué "un frémissement, un début d'embellie sur le plan sanitaire".

Le taux d'incidence à Marseille est inférieur à celui de Paris et Lille.

Un sursis pour Paris qui ne passe pas 

La situation s'est nettement dégradée en région parisienne, qui coche désormais les trois indicateurs la plaçant en "zone d'alerte maximale" comme Aix-en-Provence et Marseille.

Pour autant pas de fermeture radicale dans la capitale, Olivier Véran estimant qu'il faut attendre encore quelques jours pour juger de l'évolution réelle de la circulation du virus.

Les restaurateurs parisiens pourraient même éviter le couperet, ils vont proposer des protocoles sanitaires renforcés, qui pourraient s'ils sont validés, permettre aux établissements de rester "tout ou partie" ouverts même dans les zones d'alerte maximale au Covid-19, a indiqué Olivier Véran.

Les professionnels marseillais avaient eux aussi proposé des mesures inédites à appliquer afin d'obtenir la réouverture des établissements. En vain. 

"Ça fait huit jours que je fais des propositions et que je n'ai pas de réponse", lance Bernard Marty, qui ne croit pas à une nouvelle réunion prévue cet après-midi.

Le ministère de la Snaté a annoncé que le nouveau protocole sanitaire proposé par les restauraeteurs sera soumis au Haut Conseil de la Santé publique, qui l'examinera ce week-end, voire lundi. Le Premier ministre, Jean Castex, tranchera ensuite après avoir pris connaissance de l'avis du Haut Conseil.

Ce protocole coprévoit la prise de température des clients à l'entrée, le recueil de leurs coordonnées afin de les prévenir en cas de contamination et la limitation des groupes de convives à huit contre dix actuellement.

Les bars ne sont a priori pas concernés par ces négociations.

Des chiffres en baisse depuis trois sema
ines

Le délai accordé aux restaurateurs parisiens est ressenti comme un "deux poids, deux mesures" par les professionnels pénalisés et les élus locaux comme Renaud Muselier.  "On voit que les chiffres baissent pour la 3e semaine consécutive, explique Jean-Luc Chauvin sur Aix-Marseille-Provence, on est inférieurs à d'autres métropoles, mais on nous dit que peut-être suivant certains indices, ça pourrait être différent donc on verra plus tard, ça ne sert à rien".

"On nous explique que dans les Ehpad, il y aurait plus de décès qu'ailleurs, complète le président de l'IMIH, mais ce ne sont pas les gens des Ehpad qui fréquentent le plus nos restaurants. C'est du foutage de gueule", lâche en guise de conclusion Bernard Marty résumant un avis largement partagé autour de lui.
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