Crash de la Yemenia Airways : le jugement contre la compagnie aérienne sera rendu mercredi

Le tribunal correctionnel de Paris rendra mercredi sa décision sur la responsabilité de la Yéménia dans le crash qui avait fait 152 morts, au large des Comores il y a 13 ans. L'accusation a requis les amendes maximales contre la compagnie.

Certains des passagers du vol Yemenia 626 étaient partis de Marseille. 13 ans après le crash, au cours duquel une seule passagère a survécu, les familles de victimes attendent la décision de la justice concernant la responsabilité de la compagnie aérienne yéménite. Le tribunal correctionnel de Paris tranchera enfin mercredi.

Le 29 juin 2009, 152 personnes meurent au large des Comores dans un avion Airbus A 310 de la compagnie aérienne Yemenia Airways. 

Le procès s'est tenu du 9 mai au 2 juin 2022 à la 31ème chambre du tribunal judiciaire de Paris. Pendant quatre semaines, des dizaines de parties civiles sont venues assister au procès. Les familles marseillaises ont pu suivre les audiences à distance, dans des salles de retransmission aménagées au tribunal de Marseille.

Une amende maximale prévue par la loi

Le ministère public a requis 232.500 euros d’amende contre la compagnie pour homicides et blessures involontaires, la peine maximale prévue par la loi.

Tout au long du procès le ban est resté inoccupé. Aucun responsable de la compagnie Yemenia Airways n'est venu, en raison de la guerre au Yémen.

"Une offense et une insulte aux morts", pour Said Assoumi, représentant des familles de victime, qui s'était confié à France 3, en juin. Un sentiment partagé par la seule rescapée, Bahia Bakari : "J'aurais aimé qu'ils nous écoutent" et "avoir des excuses".

Dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, l'avion de la compagnie yéménite s'était abîmé dans l'océan Indien, alors qu'il s'apprêtait à atterrir à l'aéroport de Moroni, aux Comores.

Des erreurs de pilotage

Le crash a fait 152 victimes, dont 66 Français et 11 membres de l'équipage. 75 d'entre elles vivaient à Marseille.

Aujourd'hui âgée de 25 ans, Bahia Bakari, qui n'en avait que 12 à l'époque des faits. Pendant dix longues heures, l'adolescente s'est accrochée aux débris de l'avion, avant d'être secourue par des marins. La survivante du crash de la Yéménia se bat pour rendre justice aux victimes.

Grâce aux boîtes noires, retrouvées fin août 2009 à 1.280 mètres de fond, les enquêteurs ont pu déterminer que le crash était dû à une série d'erreurs de pilotage. Elles se seraient enchaînées en moins de cinq minutes. 

Lors du procès, la procureure de la République a affirmé que la compagnie aérienne n'avait pas formé correctement ses pilotes et maintenait ses vols de nuit. Selon elle, les pilotes avaient poursuivi "une approche dans des conditions délicates, de nuit, de façon réglementairement interdite (et) dans des circonstances dangereuses". 

Depuis plusieurs mois, les feux de l'aéroport de Moroni étaient en panne. En toute connaissance de cause, Yemenia Airways n'avait pour autant pas interdit les vols de nuit et ce, "pour des raisons commerciales".

Plaidant la relaxe, l'avocat de la compagnie aérienne avait quant à lui rappelé que Yemenia n'avait "connu qu'un seul accident mortel", depuis sa création en 1961, comparant avec American Airlines qui en avait eu 35. 

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