Crash de la Yemenia : "J’ai perdu ma mère et mon petit frère, depuis ce jour je ne vis plus"

Le procès pour homicides et blessures involontaires de la compagnie Yemenia s'est ouvert à Paris, près de treize ans après le crash d'un avion au large des Comores. Bilan 152 victimes et une unique rescapée âgée de 12 ans. Le procès est diffusé en direct à partir d’une salle aménagée à Marseille. Des familles de victimes témoignent.

Après 13 ans d'attente, Marie Oumar va enfin pouvoir être entendue comme victime. A la barre où elle va témoigner, elle sait déjà ce qu'elle veut dire.

"Je vais crier ma douleur, expliquer tout ce qu’on a vécu. Ils ne se sont occupés que du fait que le crash a eu lieu, le 29, mais le plus dur c’était l’après-crash, et ça personne n'en a tenu compte."

Après la mort de sa mère et son petit frère de 17 ans dans le crash, elle voudrait entendre dans ce procès qu'elle a attendu 13 ans "des réponses et des sanctions qu'on reconnaisse nos souffrances".

Manque de reconnaissance

"Ce qui m’a peiné, dit-elle, et ce qui a peiné pas mal de famille après cet accident, c’est le manque de considération de la part de la compagnie. C’est le mépris, ils ne nous ont même pas présenté leurs condoléances, ils n’ont pas installé une cellule de crise pour les familles, ils nous ont abandonnés, vraiment. On s’est sentis seuls, laissés dans notre souffrance et on devait nous-même nous débrouiller pour nous en sortir."

Pour sa sœur, Fatima Oumar, ce procès pourrait être celui des "avions-poubelles". La compagnie aurait affrété un avion aux normes européennes au départ de la France et changé pour un modèle défaillant lors de l'escale : "on ne ne veut pas que la Yemenia ou d’autres compagnies fassent la même chose à d’autres familles parce que jusqu’à aujourd’hui, nous on continue à subir les conséquences de cet accident."

Pas de membre de Yemenia au procès

L'accident a fait 152 victimes, ce sont désormais leurs familles qui souffrent. Durant le procès qui va durer un mois, la compagnie ne devrait être représentée que par des avocats. Les familles vivent cela comme une nouvelle épreuve.

"Ce crash a détruit ma vie, déclare, émue, Marie Oumar. Depuis ce jour je ne vis plus, ça me hantera jusqu’à la fin de ma vie."

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