Déconfinement phase 2 : à Marseille, la colère des parents sur le manque de places dans les écoles

La phase 2 du déconfinement prévoit l'ouverture des lycées et le retour des quatrièmes et troisièmes au collège, ainsi que l'ouverture de toutes les écoles ce mardi. Or à Marseille, de nombreux parents sans places pour leurs enfants, sont en colère.

 

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Valentine Spinelli a été avertie par un courriel laconique de la mairie de Marseille, le 21 mai dernier .

Sa fille, comme tous les écoliers de très petites et petites sections de Marseille, ne retourneront pas à l'école avant septembre. Les autres sections reprendront elles le 2 juin.

Les écoliers en maternelle de Marseille devaient initialement reprendre le chemin de l'école lundi 25 mai. 

Depuis Valentine Spinelli, mère de deux enfants tente par tous les moyens de contacter la municipalité pour avoir des informations sur cette décision qu'elle juge "arbitraire et discriminatoire".

En guise de réponse à ses courriers, elle n'a reçu qu'"une copie du communiqué de presse envoyé par la Ville".

Elle finit par joindre au téléphone, l'élue Danielle Casanova, en charge de la petite enfance et des écoles à Marseille.
L'échange ne se passe pas comme espéré et la communication tourne court.

"J'aurai aimé avoir des réponses, l'école de ma fille est prête a accueillir les enfants, le nombre d'inscrits ne dépasse pas ce que prévoit le protocole sanitaire, les équipes pédagogiques sont prêtes, pourquoi ne pas étudier au cas par cas chaque école et ouvrir celles qui le peuvent ? " se demande Valentine Spinelli.

Puisque l'élue conclut son entretien par un " vous n'avez qu'à écrire au Président de la République", Valentine Spinelli, agent littéraire, prend sa plume. 

Et dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, elle lui détaille sa situation.

Suite à son post sur les réseaux sociaux, d'autres parents se sont manifestés et eux-aussi sont dans la même situation dans d'autres établissements.

Notre école est prête a accueillir mais une décision générale l'interdit " souligne cette mère de deux enfants.

 Ces parents auraient espéré de la part de la mairie, "une étude au cas par cas des écoles pour rendre des décisions adéquates"

Le jeune fils de Valentine Spinelli est âgé de 2 ans et il est par ailleurs accueilli en crêche municipale.

D'où son interrogation, sur "la raison exacte de l'éviction des très petites et petites sections de maternelles".

Certains chefs d'établissements, ouverts depuis le 11 mai, ont communiqué par mail avec les familles pour expliquer qu'"en raison du respect du protocole, la capacité maximum d'accueil est atteinte". 

Les enfants des familles n'ayant donc pas mis leurs enfants à l'école se retrouvent donc a chercher une autre solution.

C'est le cas de bon nombre de famille, dans des établissements privés, mais aussi dans le public.

Des questions pour le moment sans réponses. 

Autre interrogation cette fois du côté des personnels des lycées.  La semaine prochaine ils devraient pouvoir accueillir tous les élèves sur au moins un des trois niveaux.

Des profs de lycées surpris

" Nous avons appris la nouvelle en regardant le discours, nous les profs nous sommes toujours les derniers au courant, il n'y a pas de consensus" explique Philippe* professeur au Lycée Montgrand de Marseille.

Dès mardi prochain, il devra retourner dans son établissemement sans trop savoir pour le moment comment cela va s'organiser.

Il s'inquiète d'ailleurs de savoir "si le protocole sanitaire sera possible" et si véritablement "tous les établissements seront en mesure de recevoir les élèves".

Cette mesure vise à faire revenir en cours le plus d'élèves possible et notamment les plus fragiles. "Notre priorité sont les lycées professionnels où il y le plus de décrochage", a souligné Jean-Michel Blanquer.

Mais pour ce professeur en colère, "on veut nous faire croire qu'il y a une urgence scolaire, alors que l'urgence elle est d'abord pour ces familles, sociale et économique et l'école ne peut pas tout faire" détaille Philippe.

Chaque établissement est libre de s'organiser comme il le souhaite.

Retour au collège pour les 4èmes et 3èmes

Dans les collèges, ce sont les quatrièmes et troisièmes qui vont reprendre, les autres classes ayant déja repris progressivement depuis le 11 mai. 

Le système est simple "pour ma fille élève en cinquième" au collège Les Garrigues de Rognes dans les Bouches-du-Rhône indique Claire Laure. "Les élèves devaient être dix. Au final, seuls cinq sont venus, donc parfait pour la distanciation et ce sont les professeurs qui changent de salles pour leurs cours, pas les élèves", indique cette maman de deux enfants.

Son fils va faire son retour ce mardi 2 juin en classe de troisième dans le même établissement. 

" Je suis contente qu'il puisse retourner à l'école, sortir un peu de la maison, retrouver ses camarades, les adolescents ont besoin de ce côté social" indique Claire Laure. 

Pour cette mère de famille, "aucune inquiétude, le collège a parfaitement communiqué avec les familles", et "le protocole sanitaire est appliqué à la lettre" ce qui rassure les parents.

A priori, les cours vont se dérouler de la même manière pour son fils, avec des professeurs qui se déplacent de classe en classe et un protocole strictement appliqué.

Même si elle reconnait que "certains professeurs n'ont pas tous encore repris et continuent de faire du distanciel".

Sa fille va en cours deux demi-journées par semaine pour le moment.

Retours à l'école en demi-teinte

Géraldine*, elle est un peu plus inquiète. Sa fille Julie, six ans, va retourner en CP dans son école du 5ème arrondissement de Marseille. Un retour que la petite fille attend avec impatience pour retrouver ses copines.

"Je sais que tout se passe bien pour ceux qui ont déja repris depuis le 11 mai, mais j'ai un peu de crainte" reconnaît cette maman.

Sa fille n'ira à l'école que deux jours par semaine et sera en distanciel les deux autres jours. " Je n'ai plus le choix, je dois reprendre le travail. Heureusement, mon supérieur m'autorise à rester chez moi les deux jours où ma fille n'aura pas école. C'est un soulagement au niveau organisation" reconnaît Géraldine.

Les établissements fonctionnent pour la plupart sous forme de sondages, en demandant aux parents le nombre d'enfants présents pour les semaines à venir afin de s'organiser.

Les directeurs d'établissements d'écoles, collèges ou lycées savent qu'ils vont avoir un afflux plus important d'élèves à gérer.

Certains vont même répartir une partie des élèves "en trop " dans d'autres classes.  

"Nous laissons beaucoup de souplesse aux proviseurs et principaux de collèges", a rajouté le ministre de l'Education.

Le bac de français validé en contrôle continu

Selon l'académie d'Aix-Marseille, tous les collèges et les lycées de la zone seront ouverts ce mardi 2 juin.

"Toutes les familles qui le souhaitent doivent pouvoir scolariser leurs enfants, au moins une partie de la semaine", a expliqué Jean-Michel Blanquer.

Faustine*, mère d'un élève de terminale à Marseille émet un doute : "A partir du moment où les élèves savent qu'ils ont le bac, et qu'ils ont eu les réponses de Parcours Sup, je ne vois pas pourquoi ils vont continuer à aller en cours? C'est sur la base encore du volontariat", détaille la mère de famille.

En ce qui concerne les épreuves orales du bac français, et après consultations, Jean-Michel Blanquer a annoncé l'annulation de l'épreuve, "face à l'inégale préparation des élèves", a-t-il justifié. L'épreuve sera donc validée par le contrôle continu, les notes des deux premiers trimestres seront prises en compte.
 
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