Œuvres d'art, voitures de luxe, bijoux, grands vins... Suite à une saisie de grande ampleur réalisée le 22 mai dernier, huit personnes ont été interpellées, annonce le parquet de Marseille. Le blanchiment est estimé à plus de 45 millions d'euros.
Huit personnes ont été mises en examen les 25 et 26 mai derniers par le parquet de Marseille notamment pour "blanchiment en bande organisée", "blanchiment de trafic de stupéfiants", "association de malfaiteurs" et "travail dissimulé en bande organisée". Parmi ces huit personnes mises en examen, sept ont été placées en détention provisoire, une autre sous contrôle judiciaire.
Ces mises en examen sont intervenues après une grosse opération de police déclenchée le 22 mai dernier, ayant mobilisé 156 fonctionnaires de police et notamment le Raid. Au cours de cette opération, 25 personnes avaient été interpellées et 30 perquisitions ont été réalisées. L'enquête ouverte en octobre 2021 portait sur un vaste réseau présumé de blanchiment impliquant plusieurs individus, dont de nombreux gérants de sociétés résidant principalement en région aixoise.
Saisie de nombreuses œuvres d'art de grande valeur
Lors des perquisitions menées aux domiciles des mis en cause et aux sièges de plusieurs sociétés, les enquêteurs ont saisi "de nombreuses œuvres d’art de grande valeur", notamment une peinture de Robert Combat et une sculpture de César. "23 véhicules de luxe, d’importantes sommes en numéraire, d’un nombre significatif de bijoux, d’articles de maroquinerie et d’objets de luxe dont 25 montres de valeur, ainsi que plusieurs centaines de bouteilles de grands vins et champagne", ont également été saisis, détaille le parquet de Marseille.
"Les sociétés étaient suspectées d’avoir encaissé, sous couvert de prestations fictives, des virements ou de chèques en provenance d’entreprises du BTP, en contrepartie de la remise massive d’espèces en provenance d’activités illégales, notamment le trafic de stupéfiants, déduction faite d’une commission", indique le parquet. "Concernant l’origine des espèces, un lien était notamment réalisé avec une activité de revente de stupéfiants au sein d’une cité marseillaise".
Plus de 45 millions d'euros blanchis
Selon les enquêteurs, les fonds obtenus étaient ensuite utilisés pour l’acquisition, principalement en Allemagne, de véhicules ensuite exportés en Algérie. Ce système de blanchiment présumé permettait, par compensation, de financer le recours au travail dissimulé, mais également de récupérer à l’étranger, sous forme de véhicules, l’équivalent des espèces provenant d’activités illégales. "Le montant global des fonds susceptibles d’avoir été blanchis depuis 2017 était évalué à plus de 45 millions d’euros", conclut le communiqué.
Avec AFP.