Le procès de huit personnalités du football français qui s'est ouvert lundi matin devant le tribunal correctionnel de Marseille se poursuit jusqu'à mercredi. Les peines encourues par les huit prévenus accusés d'avoir exercé une activité illicite d'agent de joueurs sont lourdes.
Ils sont accusés d'escroquerie en bande organisée pour exercice illicite du métier d'agent de joueur ou de complicité. Huit à comparaître devant le tribunal correctionnel de Marseille depuis lundi et jusqu'à mercredi. Parmi eux, le président du Toulouse Football Club, Damien Comolli poursuivi pour des faits de complicité. En juin 2023, il a recruté comme entraîneur adjoint, Jordan Galtier par l'intermédiaire de son frère John Galtier, sans s'assurer que ce dernier était bien titulaire de la licence d'agent. Pour Olivier Martin, avocat de Damien Comolli, ces faits ne donnent pas matière à faire un procès.
"On a trois jours d'audience pour une facture de 3 900 euros dans le cadre du recrutement d'un entraîneur, dont on expliquera au tribunal qu'il a été réalisé dans le parfait respect des règles du code du sport et du code pénal", plaide-t-il.
Le transfert de Christophe Galtier au Qatar en question
Conseiller sportif de la société Score Agencies, John Valovic-Galtier, le fils adoptif de l'ex-entraîneur du de l'OGC Nice et du Paris SG, Christophe Galtier, doit répondre de plusieurs chefs. En plus d'avoir fait recruter son frère au Téfécé, la justice lui reproche d'avoir géré le contrat de transfert de son père adoptif vers le club d'El-Duhail.au Qatar. Des faits qu'il conteste. Ses avocats vont plaider la relaxe.
"On est dans un domaine qui extrêmement flou, estime Sébastien Shapira un de ses avocats, sa position est toujours la même, c'est qu'il n'a à aucun moment enfreint la loi et qu'il a toujours agi de façon transparente et dans la légalité".
Ce qui est complexe" dans ce dossier, c'est la façon dont la justice l'a abordé, en ne définissant pas clairement ce qu'est l'exercice d'agent.
Sébastien Shapira, avocat de John Valovic-GaltierFrance 3 Provence-Alpes
"Pour l'ensemble de ces dossiers, il n'y a eu ni mise en relation, ni négociation, ni quoi que ce soit qui pourrait se rapprocher de près ou de loin d'une activité d'agent sportif", selon Antoine Galudec, un de ses conseils.
Un dossier ouvert sur dénonciation de l'ex-Olympien Bernes
C'est Jean-Pierre Bernès, ex-dirigeant de l'Olympique de Marseille devenu agent de joueurs, de la société lyonnaise Score Agencies qui a dénoncé auprès du parquet de Marseille les activités illégales selon lui de Score Agencies.
Pour l'accusation, trois agents officiels auraient servi de prête-noms à l'occasion de transferts réalisés par Score Agencies puis par l'agence Player Agency créée ensuite par John Valovic-Galtier à Cassis (Bouches-du-Rhône).
Deux millions d'euros saisis
Pour le parquet de Marseille qui évoque plus de deux millions d'euros saisis dans cette affaire, ce système "aurait ainsi permis l'homologation de plusieurs contrats de joueurs et entraîneurs professionnels par la FFF, victime de ces agissements supposés et au paiement de nombreuses commissions d'agents".
Dans ce procès, les débats tournent autour du rôle exact d'agents de joueurs, défense et accusation faisant une lecture opposée du code du sport qui définit cette fonction. Parmi les huit prévenus figurent également le directeur général de Dijon Emmanuel Desplats et le chargé de la cellule recrutement de l’AJ Auxerre David Wantier. Les peines encourues pour les faits reprochés peuvent aller jusqu'à huit ans de prison et un million d'euros d'amende.