Des poules brûlées, saccages et agression, l'escalade de violence dont est victime un couple d'agriculteurs de Gignac-la-Nerthe

Un an après avoir perdu une centaine de poules dans l'incendie du poulailler, un couple de jeunes maraîchers de Gignac-la-Nerthe dénonce les violences incessantes dont il est victime. Lundi dernier, c'est l'agricultrice qui a été agressée.

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Trop c'est trop, pour Thibaud Beysson. Sa voix trahit son émotion après l'agression de Caroline, sa femme.

"Samedi, ils lui ont jeté des cailloux et insulté. On est allés porter plainte, mais ce n'était pas le bon moment visiblement, les policiers n'ont pas pris la plainte, ils ont demandé de revenir avec un certificat médical", raconte l'agriculteur.

Deux jours plus tard, ce que le couple dénonce comme un conflit de voisinage est encore monté d'un cran. 

"Lundi, ils lui ont fait un guet-apens à l'entrée du chemin. Une voiture l'a bloquée devant, l'autre derrière et l'un des voisins est descendu", s'indigne le mari.

La jeune femme raconte la suite : "Je n'ai pas eu le temps de remonter la vitre de ma voiture, et là il a tapé, tapé, tapé et tapé, ça s'arrêtait jamais, j'ai cru que j'allais mourir, je me suis protégée la tête comme j'ai pu."

10 jours d'ITT

"Ce n'est plus possible de vivre comme ça, ajoute-t-elle prise de sanglots. C'est arrivé à un stade, moi, j'ai peur, peur de rester chez moi, j'ai peur de sortir."

Caroline Beysson n'a pas voulu aller chez le médecin tout de suite, trop de choses à faire sur l'exploitation. Jeudi, ne se sentant pas bien, elle s'y est finalement résolue: 10 jours d'Incapacité Temporaire Travail (ITT).

Le couple de maraîchers a repris cette exploitation sur les terres de la commune de Gignac-la-Nerthe, près de Marseille, il y a deux ans pour faire des paniers bio : fraises, asperges, artichauds, carottes, radis, et tout ce qui est de saison. 

Le chemin d'accès menant à leur exploitation appartient à des voisins. "Les problèmes ont démarré à partir du moment où on a fait vente directe à la ferme", affirme Thibaud Beysson. 

"Ils ont arrêté les clients, ils leur ont fait peur; on est passés de 28 paniers à quatre d'une semaine à l'autre, ce sont des mères de famille qui viennent et si vous avez quatre costauds au milieu de la route qui vous barrent le chemin et vous disent que si vous revenez on va vous tuer, elles ne reviennent plus!"

Des actes de malveillance répétés

Sans parler des dégradations répétées. De l'acide sulfurique dans le réservoir du tracteur, des pneus crevés, des cultures saccagées, le circuit d'arrosage détruit, et en avril 2021, le poulailler incendié avec ses volailles...

"On a fait au moins une quinzaine de plaintes, des mains courantes, sans suite, je n'ai jamais été indemnisé et ils n'ont jamais été inquiétés", constate pour sa part Thibaud Beysson, qui chiffre à près de 70.000 euros la somme des dégâts liés à ces actes à répétition. "Sans compter que ça met en péril mon activité, parce qu'on n'est plus sereins avec ma femme". 

Grâce à la solidarité des habitants, le couple d'agriculteurs a pu réinstaller des poules. "Mais on est inquiets, on en a remis que 70 et elles sont sous surveillance avec des caméras", précise Thibaud Beysson. 

"Au début avec ma femme, on se sentait victimes et on osait pas en parler, mais je pense qu'on est dans notre bon droit, c'est du harcèlement et on est à bout, où ça s'arrête ou on ne pourra plus continuer".

Le maire Christian Amiraty a apporté son soutien aux Beysson. Selon lui, leurs prédécesseurs avaient eux aussi été harcelés jusqu'à devoir partir et les responsables pour lui sont identifiés. 

"Nous connaissons parfaitement les agresseurs qui pensent toujours que suivant cette maxime "pas vu pas pris", ils vont encore pouvoir s'en sortir comme ça", déclare l'élu.

Contacté par une de nos équipes ce vendredi, les voisins incriminés n'ont pas souhaité s'exprimer. Une enquête est en cours.

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