Le président Emmanuel Macron, en visite jeudi à Marseille dans une école "laboratoire", a déclaré que l'ambition dans les prochains mois était d'étendre cette approche "partout sur le territoire".
"Notre ambition avec Monsieur le Ministre, c'est ensuite dans les prochains mois de pouvoir généraliser cette approche", qui consiste à mettre des moyens tout en donnant aussi "plus de liberté pédagogique aux enseignants", a expliqué Emmanuel Macron en présence de Pap Ndiaye dans l'école Menpenti de Marseille, jeudi 2 juin.
"C'est une volonté de retrouver le sel de notre école républicaine, c'est-à-dire face à tous les défis qui sont les nôtres et qui sont très différents d'un territoire à l'autre", a poursuivi le chef de l'Etat après avoir visité le laboratoire de mathématiques mis en place dans cette école, l'une des 59 sélectionnées à Marseille pour mener à bien un projet spécifique avec la possibilité pour le directeur de participer au choix de son équipe.
"On a besoin de mettre plus de moyens mais aussi de donner plus de libertés à ceux qui font en leur donnant la possibilité de faire comme vous en avez donné un échantillon", a-t-il ajouté à l'adresse des enseignants présents.
L'un des objectifs du laboratoire de mathématiques mis en place dans la maternelle Menpenti est de "mettre à mal le déterminisme chez certains enfants qui se disent qui sont faits ou pas faits pour les maths", a expliqué la directrice de l'école maternelle, Marie-Laure Mercun.
Interrogé par le ministre de l'Education Pap Ndiaye, un parent d'élève note de "premiers retours très positifs, les enfants aiment découvrir manipuler changer d'environnement".
Mais ajoute-t-il, "il faut des moyens humains et financiers pour que tout le monde puisse y aller plus".
Crainte d'une école à deux vitesses
Les syndicats d'enseignants s'inquiètent de leur côté d'une possible école à deux vitesses entre celles dotées de projets et de budget supplémentaires et les autres. Ils réclament surtout des moyens pérennes partout et mettent en garde sur une extension de cette approche.
"C'est de l'enfumage. C'était son projet", a réagi Virginie Akliout, secrétaire départementale du principal syndicat enseignant, le Snuipp FSU, dans les Bouches-du-Rhône.
Marseille n'était qu'un prétexte (...), l'école mérite mieux que des effets de communication qui se succèdent.
Virginie Akliouat - SNUipp FSU
Son adjoint, Sébastien Fournier, déplore lui l'interdiction d'une manifestation à laquelle il a participé tout de même avec une trentaine d'autres personnes aux abords de l'école.
"Que deviendront les gamins dans les écoles qui ne font pas de projets innovants?", s'interroge pour sa part Isabelle Bonnet, professeur en lycée professionnel du 11e arrondissement de Marseille.