Economie : ils veulent relocaliser la production de ballons de football à Marseille

Un couple de Marseillais s'est lancé dans un projet fou. Relocaliser en France la fabrication des ballons de foot, habituellement produits en Asie. Leur promesse : un produit responsable, durable et réparable.

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"J'aime jouer au foot avec les copains. J'ai toujours eu plusieurs ballons de foot dans mon garage."

Comme beaucoup de Marseillais, Jean-Baptiste de Touris aime taper le ballon quand il en a l'occasion. Mais avec sa femme, Agathe Delouvrier, quand ils cherchent une marque de ballon made in France, il font chou blanc.

Ils commencent alors à se renseigner sur la façon dont sont fabriqués les ballons rond vendus dans le commerce. "On a découvert que c’est du 100% plastique, fabriqué en Asie par des personnes payées en dessous du minimum vital. 40% des bénéfices reviennent aux marques."

Ils prennent également conscience de l'ampleur des déchets générés par leur loisir préféré. "60 millions de ballons sont vendus chaque année, explique Jean-Baptiste. En moyenne, un ballon de foot est utilisé pendant un an seulement. Et ils sont non réparables et non valorisable".

Un ballon en cuir recyclé

Le couple, qui travaille dans l'insertion professionnelle, décide donc de lancer Vista, une start up qui produira ses propres ballons responsables et durables. "On voulait un ballon en cuir recyclé, cousu main pour que ce soit facilement réparable, en employant des personnes éloignées de l'emploi."

Jean-Baptiste et Agathe se heurtent à plusieurs obstacles. D'abord la question des matériaux. Il n'existe plus en France de filière de valorisation du cuir. Et ensuite, le savoir faire, qui s'est totalement perdu.

C'est au Kenya que le couple a finalement trouvé le modèle de production qui leur correspond. "Alive and Kicking", une ONG qui emploie une centaine de personnes pour fabriquer des ballons à la main.

"Ils ont inventé le premier ballon fabriqué avec des matériaux de seconde main" se réjouit Jean-Baptiste. Sur place, il se forme à la maroquinerie. "La couture à la main est la plus solide, mais ça demande trois heures de travail par ballon. Il faut apprendre le coup de main".

L'ONG Kenyane devient le partenaire de Vista. "On s'est rendu compte que si on voulait tout fabriquer en France, il faudrait commercialiser chaque ballon au prix d'une centaine d'euros."

"Alive and kicking" est donc en charge de la première partie de la confection du ballon. La fermeture est réalisée à la main à Marseille, dans les ateliers de Vista.

La start-up a embauché son premier salarié, Hourik, qui était cordonnier dans son pays d'origine, la Syrie. Il doit assurer la fabrication de 5 000 ballons cette année.

Objectif : 10 000 ballons vendus chaque année

La commercialisation a déjà débuté avec le lancement d'une campagne de financement participatif. Les ballons sont mis en vente au prix de 30 euros pour les petits modèles pour les enfants. 

Les modèles standard, conformes aux normes internationales et assortis d'une garantie de réparation sont vendus 45 euros.

C'est beaucoup plus que les produits d'appel de grands distributeurs. C'est le coût de la responsabilité écologique et sociale rappelle Jean-Baptiste. "Nos premiers clients sont des parents, des grands parents, des oncles, des tantes, qui veulent faire un cadeau à un enfant qui corresponde à leurs valeurs".

La campagne est un franc succès. Plus de 300 ballons ont déjà été vendus, quand l'équipe de Vista tablait sur une centaine de préventes. C'est encore loin du seuil de rentabilité de l'entreprise, que Jean-Baptiste estime à 10 000 ballons vendu chaque année.

Un chiffre qui permettrait au couple d'entrepreneurs de pousser encore la démarche sociale et écologique : recruter 3 salariés en insertion... Et peut-être à terme relocaliser la totalité de la production à Marseille.

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