Sa nomination a été rendue officielle jeudi 8 août. Monseigneur Jean-Marc Aveline reprendra les rennes du diocèse de Marseille à partir du 15 septembre. Entretien avec un homme d’église qui porte la cité phocéenne dans son cœur.
Mgr Jean-Marc Aveline a été nommé archevêque de Marseille. Il vient. Son installation liturgique aura lieu le dimanche 15 septembre à 15h30, à la cathédrale de La Major.
Ce professeur de théologie dogmatique était depuis 2013, l'évêque auxiliaire de Marseille. Il succcède à Mgr Georges Pontier.
Mgr Jean-Marc Aveline est président du Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux de la Conférence des évêques de France depuis 2017.
Votre histoire personnelle vous a porté à Marseille, c’est donc un diocèse que vous n’aurez pas à découvrir ?
"Effectivement, c’est une ville que je connais bien. Je suis arrivé à Marseille en 1966 avec ma famille. Mais je suis né en Algérie. J’ai passé mes quatre premières années là-bas, au sud d’Oran, dans une oasis à la frontière avec le Maroc. Quand nous sommes arrivés à Marseille, mon père était cheminot. On habitait dans la cité SCNF de St Barthélémy. Je suis d'ici, et j'ai aussi été l'auxiliaire de Monseigneur Pontier pendant 5 ans. Donc c'est une ville que je n'aurai pas à découvrir, même si il faut toujours essayer de voir les choses un peu différemment."
Vous avez donc grandi dans les quartiers Nord de Marseille ?Ce tissu social entre le Nord et le Sud, je le porte en moi
"Oui. C’est pour cette raison que cela me tient beaucoup à cœur, ce lien social entre le Nord et le Sud, entre quartiers aisés et plus difficiles. Ce qui caractérise Marseille, c’est cette grande disparité économique. Il y a un tissu social, qui est à consolider. Je pense que l’Eglise peut apporter sa contribution à cela. Je le porte en moi. L’autre défi, c’est la pluralité culturelle et religieuse. Il y a beaucoup à faire, et je tends la main à tous les hommes et les femmes de bonne volonté, qui voudront bien eux aussi relever ce défi."
La Méditerranée va être également au cœur de votre travail ?
"La Méditerranée, c’est aujourd’hui un lieu où beaucoup de gens meurent. Et il y a aussi toutes ces familles déracinées, qui vont d’une rive à l’autre en cherchant du travail, et la sécurité. Je suis moi-même marqué par cela. Et j’essaierai de faire de mon mieux pour relever ce défi du vivre ensemble. Je vais d’ailleurs essayer, lors de mon installation le 15 septembre, d’inviter des évêques de l’autre rive, d’Algérie, du Maroc, de Tunisie. Car cela fait parti de la vocation de Marseille d’être tournée vers la mer. On a des différences, mais on a des points communs, que l’on peut mettre au service de toute la société."