Procès des faux agents sportifs : 18 mois de prison ont été requis contre John Valovic-Galtier pour escroquerie et exercice illégal de la profession.
Le procès de huit personnalités du football français s'est refermé mercredi 29 octobre devant le tribunal correctionnel de Marseille. Parmi elles, comparaissait le président du Toulouse Football Club, Damien Comolli, poursuivi pour des faits de complicité. En juin 2023, il avait eu recours aux services de John Valovic-Galtier sans s'assurer que ce dernier était bien titulaire de la licence d'agent. Mais c'est bien le fils adoptif de Christophe Galtier, ex-entraîneur du PSG, qui écope de la peine la plus lourde réclamée par le procureur adjoint : 18 mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende ont été requis contre John Valovic-Galtier pour escroquerie et exercice illégal de la profession d'agent de joueurs. Niant les faits à la barre mardi, John Valovic-Galtier, 37 ans, avait pourtant cantonné son rôle à celui de conseiller et "homme de confiance" de footballeurs.
Des commissions irrégulières
Le procureur adjoint a également demandé de lourdes sanctions financières, en requérant la confiscation des fonds saisis durant l'enquête, et ce à la hauteur du montant du produit des infractions. Concernant John Valovic-Galtier, plus de 500.000 euros avaient été saisis sur les comptes de deux de ses sociétés, Football Avenir puis Player Agency, des entités créées pour commettre l'escroquerie, indique l'AFP.
Ces sociétés avaient été destinataires des commissions versées à l'occasion des transferts de plusieurs joueurs et entraîneurs, dont ceux de son père Christophe Galtier et de son frère Jordan Galtier.
Des opérations que le procureur adjoint a considérées comme irrégulières car John Valovic-Galtier, qui était officiellement conseiller sportif, ne disposait pas de la licence d'agent sportif délivrée par la Fédération française de football.
"Agents de façade et "agents sous-marins"
John Valovic-Galtier avait participé à ces transferts pour le compte de l'agence lyonnaise Score Agencies, à l'époque dirigée par David Venditelli, contre lequel un an de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende ont été requis, tout comme la confiscation des fonds saisis. Le magistrat a aussi réclamé dix mois de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende contre Jérémie Sutter, autre conseiller sportif de Score Agencies.
Ces trois prévenus bénéficiaient, selon l'accusation, du concours de trois agents officiels, afin de rendre réguliers les contrats de transfert soumis à l'homologation de la FFF. Des "agents de façade, des prête-noms pour couvrir des sociétés et les véritables agents sous-marins", selon le procureur, qui a requis à leur encontre des amendes de 5.000 à 10.000 euros.