L'association "Grands-Parrains" existe depuis 1998 en France, y compris en région PACA. Son but est de mettre en relation des enfants privés de grands-parents avec des retraités isolés ou sans contact avec leur famille. Ces "parrainages" sont souvent le point de départ de belles histoires.
Les liens du coeur deviennent parfois aussi forts que ceux du sang. L'association "Grands-Parrains" est bien placée pour le savoir : créée en 1998, elle est à l'origine de plusieurs centaines de "parrainages" partout en France, et notamment en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le principe est simple : mettre en relation des familles avec enfants, privés de leurs grands-parents, avec des seniors seuls ou sans nouvelles de leur famille. L'idée est non seulement de recréer du lien entre les générations, mais aussi de lutter contre le sentiment d'isolement qui touche un grand nombre de retraités.
L'association ne promet pas que les rencontres fonctionnent à chaque fois. Mais lorsque c'est le cas, c'est souvent le début d'une belle relation, basée sur des petits moments de bonheur.
Une relation bienveillante
Jeanne Macagne, 77 ans aujourd'hui, se sentait seule. Confrontée à une situation familiale compliquée, cette Marseillaise a décidé de s'engager dans l'association dès sa création.
À l'époque, ma fille avait rencontré un homme et je ne m'entendais pas du tout avec lui. Il a fini par m'empêcher de voir ma fille, puis leurs enfants. C'était horrible, je ressentais un terrible manque. Aujourd'hui, nous sommes complètement en rupture : je n'ai malheureusement aucun contact avec mes petits-enfants.
À la fin des années 90, Jeanne Macagne se rapproche d'une famille marseillaise. Le courant passe très vite avec les parents : ils lui accordent leur confiance et l'autorisent à passer du temps avec leurs deux enfants, Geoffrey et Pauline.
"Je les ai rencontrés quand ils avaient 5-6 ans. Quand ils étaient petits, je les emmenais à la mer, au cinéma, dans les parcs. Leurs parents n'avaient pas de famille très proche, ils m'invitaient à passer Noël chez eux. Plus de vingt ans après, nous sommes encore tous en contact, nous sommes devenus amis", confie la septuagénaire.
Plusieurs dizaines de parrainages en PACA
En plus d'être une "Grande-Marraine", la Marseillaise gère l'antenne "Grands-Parrains" en Provence : c'est elle qui s'assure de la compatibilité entre les familles et les seniors. "Je rencontre les gens d'abord individuellement et je leur demande de remplir un dossier. Une fois que tout est en ordre, je leur propose de se rencontrer dans un endroit neutre."
Si le premier contact est positif, les grands-parrains et les petits-filleuls vont être amenés à se revoir plusieurs fois pendant un mois, en présence des parents. Si la magie opère, le parrainage peut alors commencer. Mais attention, rappelle Jeanne Macagne, "tout doit être basé sur la relation humaine."
Il faut que tout le monde soit dans une démarche sincère. Si les parents cherchent juste une nounou pour garder les enfants après l'école, ce n'est pas la peine !
En vingt ans, cette "Grande-Marraine" engagée a pu constituer une trentaine de binômes en Provence-Alpes. Elle assure aussi que l'association rencontre un grand succès sur la Côte d'Azur.
"En fait, ça marche tant qu'on a des demandes des deux côtés. Parfois, les seniors et les familles doivent attendre un peu pour qu'on trouve le profil idéal pour eux. Mais après, ils sont généralement ravis !", conclut-elle.