Forte mobilisation après le vol du voilier de l'association AJD à Marseille

Le voilier Rana II volé vendredi 24 janvier au port de l'Estaque à Marseille est toujours activement recherché. L'association bretonne AJD Père Jaouen, qui propose des sorties en mer aux jeunes des quartiers, a bon espoir grâce à la forte mobilisation des autorités et des plaisanciers.

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Le Rana II est toujours porté disparu. Le voilier appartenant à l'antenne marseillaise de l'association AJD a été dérobé vendredi 24 janvier dans le port de l'Estaque.

Le bateau de 15 mètres, utilisé pour proposer des sorties en mer aux jeunes des quartiers de Marseille, aurait été volé par deux individus à cinq heures du matin, selon les images des caméras de surveillance du port. Les vidéos ne sont cependant pas assez précises pour pouvoir identifier les visages des deux personnes.

L'association bretonne a immédiatement averti les autorités : police, douanes, gendarmerie, CROSS (Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage)... L'info a également été rapidement et largement relayée sur les réseaux sociaux. "On essaye de couvrir une bonne partie du bassin méditerranéen ouest", souligne Aurélie Baron, une des responsables de l'AJD. Du fait d'un "bon vent d'Est" soufflant vendredi, le voilier pourrait être actuellement en route vers l'Afrique ou sur le chemin du détroit de Gibraltar. 

Du côté de la police, les méthodes d'enquête sont semblables à celles utilisées lors d'un vol de voiture, confirme une source policière. Comme par exemple l'utilisation des images de vidéosurveillance.

"Si jamais ils s’arrêtent dans un port, il faut qu’on soit prévenu assez rapidement pour demander aux autorités françaises d’intervenir", explique Aurélie Baron.

Aurélie Baron croit en la mobilisation générale : "J’ai beaucoup d’anciens collègues qui travaillent sur cette zone qui ont fait passer l’info aux gestionnaires d’aires maritimes protégées, aux pêcheurs, aux plaisanciers… Il ne faut pas hésiter à signaler, même dans le doute".

L'association a lancé un appel à témoin via Facebook :

Des sorties annulées

L'association AJD avait prévu plusieurs excursions en mer début février, à raison de 2 à 3 sorties journalières par semaine. "Ce bateau va nous manquer très rapidement, c’est un bateau qui sert pour les jeunes des quartiers de Marseille, c’est à but social, pas pour le plaisir", souligne Aurélie Baron.
Ces sorties seront annulées, sauf si des associations prennent le relais et proposent de prêter un bateau. Certaines se sont déjà manifestées. 

C'est la première fois que l'association fait face à un vol de bateau. Ce n'est pourtant pas un cas isolé à Marseille. Les voiliers sont cadenacés, mais cela ne suffit pas à dissuader les personnes mal intentionnées. 

Un traceur pour géolocaliser son voilier

Après le cambriolage de son voilier, Didier Tournier, plaisancier marseillais de 54 ans, a eu l'idée de développer un système d'alarme pour prévenir les vols sur les bateaux, les vols de moteurs hors-bords et les vols de bateaux... tout court. 

"Des alarmes existent déjà mais souvent assez chères et très peu pratiques", déclare ce passionné de bateau.

Didier Tournier s'est donc lancé dans la conception d'un capteur infrarouge, pensé comme une alarme d'habitation. Au moindre mouvement détecté, le propriétaire du bateau reçoit instantanément une alerte sur son téléphone, via une application "très simple", dédiée à cet effet. Son coût : moins de 200 euros.

Via sa société KAEOnIt, l'entrepreneur a également créé un traceur que l'on peut placer dans le moteur ou dans le bateau. Cet objet envoie régulièrement la localisation GPS du bateau à son propriétaire.

A terme, Didier Tournier souhaite mettre en vente ce traceur à moins de 100 euros dès le mois d'avril.

A l'avenir, il planche sur l'installation d'une antenne pour centraliser toutes les alarmes des bateaux mouillés au port de Marseille : "Construire un réseau local en centralisant toute les alarmes pour protéger les bateaux".

Une initiative qui pourrait éviter les vols, comme celui dont a été victime le Rana II. "C'est dans les plans."
 
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