Le natif de Porc-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) ambitionne de succéder à Philippe Martinez à la tête du la confédération. Et porte la mobilisation contre la réforme des retraites.
Un duel homme-femme pour le fauteuil de nouveau secrétaire général de la CGT. Il ou elle sera désigné(e) lors du 53e congrès du syndicat qui se tiendra du 27 au 31 mars, à Clermont-Ferrand. A sa tête depuis 2015, Philippe Martinez a adoubé Marie Buisson pour lui succéder.
Elle serait la première femme à diriger le syndicat de salariés créé en 1895. Ce choix est loin de faire l'unanimité en interne. Candidat désigné par l'union départementale 13, Olivier Mateu, 49 ans, entend bien contrecarrer les projets de la direction sortante.
- Secrétaire de la CGT 13 depuis 2016
Forestier-sapeur, Olivier Mateu avait 22 ans lorsqu'il a adhéré à la CGT pour la première fois en 1986. Sympathisant de l’association d’extrême gauche Rouges vifs, il a pris la tête de l'UD des Bouches-du-Rhône, en 2016, lors de son 53e congrès. Ses camarades de l'union l'ont désigné à la mi-décembre comme candidat pour remplacer Philippe Martinez, qui ne se représente pas pour un nouveau mandat et défier la candidature unique de la dauphine désignée au prochain congrès. "Tout le monde a découvert dans la presse que le secrétaire général sortant allait arrêter. Et on apprend qu'il laisse aussi une feuille de route. Or, c'est au congrès de tracer cette feuille de route. C'est bien parce qu'on est en désaccord avec cela qu'on entend porter des éléments dans le débat", a expliqué Olivier Mateu dans un entretien au quotidien régional La Marseillaise.
- Tenant d'une ligne radicale
Partisan d'une retraite à 60 ans et sans pensions en dessous du Smic, Olivier Mateu incarne la ligne "pure et dure" de la CGT. Il a notamment critiqué le virage écolo pris par l'ancienne direction avec sa participation au collectif "Plus jamais ça", lancé au printemps 2020, qui demande notamment l'arrêt des soutiens publics aux projets dans le secteur des énergies fossiles. "La CGT n'a pas vocation à mettre fin à des filières industrielles sans avoir réfléchi à la transition", a-t-il plaidé dans La Marseillaise. "Faire ces propositions est donc très dangereux comme stratégie : il y a des fermetures d'usines si cela est pris au pied de la lettre", a-t-il ajouté, estimant que ces propositions revenaient à transformer la CGT "en lobby, en syndicalisme d'accompagnement" du capitalisme.
- Partisan d'un syndicalisme de combat
En première ligne dans la lutte contre la réforme des retraites, Olivier Mateu était venu galvaniser les centaines de militants dockers et salariés de la pétrochimie le 26 janvier réunis sur le site de pétrochimique de Lavéra, à Martigues, appelant à durcir le mouvement jusqu'à "bloquer l'économie" si nécessaire.
"Bloquer le pays", c'était à nouveau le slogan de la CGT des Bouches-du-Rhône, le 31 janvier pour l'acte 2 de la contestation contre la réforme du gouvernement. Le secrétaire de l'UD 13 était en tête de cortège du défilé marseillais qui a rassemblé 205 000 personnes selon le syndicat, 40 000 selon la préfecture. Avec l'objectif de faire mieux, Olivier Mateu sera au rendez-vous ce mardi 7 février sur le Vieux-Port de Marseille.