Alors que les ordures s’entassent à la gare Saint-Charles et dans les stations de métro à Marseille, les agents de nettoyage de la société LASER propreté sont déterminés à maintenir la pression sur la SNCF et la RTM. La grève est reconduite pour une durée indéterminée.
8ème jour de grève ce lundi 19 juin, toujours pas d’avancée sur le terrain des négociations, et par conséquent, toujours pas de ramassage des ordures à la gare Saint-Charles, ni dans le métro, à Marseille. Bouteilles de bière, restes de nourriture, canettes... Les déchets s'étalent autour des poubelles pleines à craquer. Les 120 employés (102 CDI et 18 CDD) de la société LASER propreté ne décolèrent pas, ils demandent à la SNCF de respecter les termes d’un contrat signé en 2009, stipulant qu’en cas d’élaboration de nouveaux projets, la totalité des employés de LASER propreté seraient repris dans les mêmes conditions.
"La SNCF veut faire appel à une association, une sorte de régie non rattachée à la convention collective des entreprises de propreté. Ce qui fait qu’elle n’aura aucune obligation de reprendre les salariés déjà en place, ceux de LASER propreté" déplore Kamel Djeffel, secrétaire national du syndicat CAT Nettoyage. L’intersyndicale s’inquiète pour l’avenir des salariés mais aussi, plus généralement, pour les conditions de travail des employés de ce secteur.
"Avec ces associations en dehors de la convention collective, ils font appel à des personnes en situation de précarité, des jeunes de moins de 26 ans, des chômeurs longue durée ou des personnes qui sortent de prison" explique Kamel Djeffel. " Bien entendu, on est pour la réinsertion, on est pour favoriser le retour à l’emploi des personnes en situation de précarité" précise-t-il "mais pas au détriment des salariés déjà en place".
L’intersyndicale veut donc faire respecter le document conjointement signé avec la SNCF en 2009, et ajouter de nouvelles formes de garanties.
La RTM revient sur les retenues salariales
Autre motif de mécontentement : les pénalités salariales, imposées par la RTM (Régie des Transports Métropolitains), et répercutées par LASER propreté sur les fiches de paie. Des pénalités qui s’élèvent au total à 50.000 euros, selon Kamel Djeffel "On nous a accusés de n’avoir pas, ou mal fait notre travail. Or c’est totalement faux", s’indigne le syndicaliste.
Un rendez-vous est programmé ce lundi en milieu d'après-midi avec les syndicats et les représentants patronaux pour renégocier ces pénalités et procéder à des ajustements de salaires.
Une première victoire pour l’intersyndicale, qui n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Elle appelle l’inspectrice du travail à organiser, en tant que médiateur, une table ronde avec les différents acteurs de ce conflit social.
En attendant, la grève est reconduite pour une durée indéterminée. Les syndicats envisagent de durcir le mouvement, si la situation n’évolue pas en leur faveur.