Pour la deuxième fois cette semaine, le bras de fer entre la métropole Aix-Marseille-Provence et le syndicat Force ouvrière (FO) s'est joué ce vendredi devant le tribunal administratif de Marseille. Pendant ce temps, plus de 3000 tonnes de déchets envahissent la ville.
Trois jours après l'échec du référé de Force Ouvrière déposé contre les réquisitions des éboueurs par le préfet de police, le tribunal administratif a examiné ce vendredi celui déposé par la métropole.
Cette dernière a assigné le syndicat FO afin d'obtenir la levée des piquets de grève devant les centres de transfert et les dépôts, qui "empêchent les non-grévistes de travailler librement".
"Cinq semaines pour rattraper la situation"
"Ces blocages illégaux menés par des individus encagoulés sont aujourd'hui à l'origine de l'accumulation de près de 3.500 tonnes d'ordures ménagères sur la voie publique", a plaidé l'avocat de la métropole, Me Henri-Pierre Vignon, en pointant une "situation sanitaire gravement dégradée".
"Il faudrait cinq semaines de travail pour rattraper la situation", a ajouté l'avocat,
arguant que "chaque jour qui passe ce sont 800 tonnes" de déchets qui s'accumulent dans les rues.
De son côté, le représentant de FO, Me Olivier Grimaldi, a demandé au tribunal de prononcer "un non lieu à statuer", les blocages ayant été levés la veille.
Le tribunal a indiqué qu'il rendra sa décision prochainement.
"Harmoniser les salaires" sur l'ensemble de la métropole
Cette grève entamée le 18 janvier est le 3e mouvement des éboueurs en moins de quatre mois à Marseille.
Selon FO, la métropole n'a pas respecté certaines dispositions de l'accord conclu fin décembre avec l'ensemble des organisations syndicales, après un mois de grève. En cause notamment la prime du dimanche.
Lors de son point presse mari, le représentant FO Patrick Rué a mis en avant une nouvelle revendication. Le syndicat majoritaire chez les territoriaux veut "harmoniser" les salaires des agents de la collecte sur l'ensemble de la métropole. Ce qui nécessiterait d'augmenter ceux des Marseillais.
Le bras de fer se poursuit.