Quelques habitants ont exprimé leur ras le bol, à l'appel du collectif "Poubelle la vie", alors que les déchets s'accumulent sur les trottoirs de la cité phocéenne.
Saynète typiquement marseillaise, ce samedi aux abords de la gare Saint Charles : sortie de sa voiture stationnée en double-file, une habitante visiblement remontée contre la grève des éboueurs dépose avec fracas un sac poubelle devant le siège de FO.
"Depuis des semaines, mes déchets ne sont pas ramassés, s'emporte-t-elle. Les sacs sont éventrés, il y a les rats, on se retrouve au 18ème siècle."
"Quelle honte", scande un syndicaliste derrière elle. Une autre, un peu plus loin : "Vous croyez que c'est en jetant un sac poubelle à nos pieds que votre situation personnelle va s'améliorer ?"
D'autres habitants n'en pouvant plus de voir les déchets s'amonceler sur les trottoirs sont venus vider leur sac, eux aussi, aux portes de FO, donnant lieu à quelques échanges bien sentis.
"Six mois de congés, et vous en réclamez encore ?", harangue une Marseillaise, exagérant les avantages dont bénéficient les éboueurs.
"Venez ramasser les poubelles, Madame, venez voir ce que c'est, notre quotidien !"
Jamais à court d'idées quand il s'agit de dénoncer les grèves des éboueurs, le collectif "Poubelle la vie" est à l'origine de cette action symbolique.
Mais en coulisse, c'est la métropole qui tire les ficelles, selon Patrick Rué, secrétaire général Force ouvrière des agents territoriaux.
"On fait tout pour stigmatiser les agents, disant qu'ils ne font pas leur travail, qu'ils sont violents, tout ça pour éviter la responsabilité de la métropole", estime-t-il.
La métropole était pourtant parvenue à un accord avec les partenaires sociaux en octobre dernier, à l'issue d'une longue grève contre l'augmentation prévue par la loi du temps de travail des agents territoriaux, dont font partie les éboueurs.
Les syndicats avaient validé cet accord, mais pas Force ouvrière, le plus puissant de tous à la métropole d'Aix-Marseille.
Pas étonnant, dès lors, si les poubelles continuent de déborder. Le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, parle de prise d'otages.
Espérant faire plier FO, la métropole a décidé d'assigner le syndicat pour obtenir la levée des piquets de grève devant les centres de transfert et les dépôts.
Le référé est examiné ce samedi au tribunal administratif de Marseille.