Mobilisés depuis huit jours à la gare Marseille Saint-Charles, les agents de nettoyage poursuivent la grève aujourd'hui dans le métro. Ils accusent l'entreprise, Laser propreté, de ne pas leur verser leur salaire et d'avoir trop de retard.
"Aujourd'hui, on n'est pas en train de dire, augmentez-nous, mais payez-nous nos salaires", scande Kamel Djeffel, porte-parole intersyndicale Solidaires CAT.
C'est le 8e jour de grève pour les salariés de la société Laser propreté, en charge du ramassage des ordures dans la gare Saint-Charles à Marseille. Le conflit s'enlise et s'étend aujourd'hui jusque dans le métro de la ville.
Non-paiement de salaires
Ce qu'ils dénoncent : retards de salaires, non-paiement de primes, des mauvaises conditions de travail.
Abdeleza Salmi est agent de maîtrise auprès de la Régie des transports métropolitains (RTM). Il reproche à l'entreprise le retard important du salaire. "Tous les 11 du mois, j'ai la boule au ventre, explique-t-il, le visage inquiet, à Gilles Ammar et Loïc Hebbache-Cohen de France 3 Provence-Alpes. "Au mois de juin, j'ai été payé seulement le 23 ou le 24. Les collègues le 11."
Pire encore. Ce mois-ci, Abdeleza Salmi affirme ne pas avoir perçu son salaire. "J'ai des enfants à charge. S'il n'y a aucuns revenus, comment voulez-vous qu'on fasse ?"
Le salarié assure remonter les informations à la société, qui le laissent sans réponse. "Aucune considération de leur part. On est des gens qui travaillent et apparemment si tu n'es pas content, tu t'en vas", déclare l'agent de maîtrise.
Des arrêts maladies imposés
Ce 7 août, une équipe de France 3 sur place a pris connaissance d'une conversation entre les syndicats et le président de Laser propreté. Celui-ci demandait à certains salariés de se mettre en arrêt maladie pendant plusieurs mois pour rétablir la santé financière de l'entreprise.
"Les éléments qu'on a en notre possession nous mènent à penser que la situation économique, financière et sociale de l'entreprise est alarmante. Le fait de mettre les gros salaires en maladie avec une subrogation leur permet de payer beaucoup moins de charges patronales et salariales, accuse Kamel Djeffel. Et là, c'est complètement en contradiction avec leur politique. Ça s'appelle de la fraude à la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie)."
Contacté par la rédaction, le président n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations.
L'intersyndicale demande désormais à l'inspection du travail d'intervenir.
En attendant, il est préférable de garder ses déchets avec soi pour éviter que la situation empire.